Ces derniers jours, à l'occasion de sa chronique pour cyclismactu.net, Cyrille Guimard a pointé du doigt la question grandissante du partage des revenus générés par les grandes courses, et notamment le Tour de France. Et ces dernières heures, un fait remarqué lors de l'annonce du parcours du Tour 2026 amène à supposer que le sujet est plus que jamais sur la table et qu'une lutte de pouvoir dans le futur n'est pas à exclure...
Il y a quelques jours, à l'occasion de sa chronique pour cyclismactu.net, Cyrille Guimard avait pointé du doigt le danger d'un conflit XXL à l'avenir autour des grandes courses, et notamment du Tour de France, entre les organisateurs et les grandes équipes du peloton. Guimard avait ainsi analysé au sujet d'une exhibition disputée ces derniers jours en Andorre par les grands leaders : « Est-ce le symbole d'un cyclisme à deux vitesses ? Non, c’est le monde. Il y a toujours eu des riches, des moins riches et des pauvres. Et cet argent-là, s’il n’allait pas à ces coureurs, il n’irait nulle part ailleurs dans le cyclisme. Ce sont des exhibitions, comme au tennis ou ailleurs. C’est bien que le vélo attire ça. Ces questions existent parce que, oui, certaines équipes aimeraient que certaines choses évoluent. Dans des sports comme le tennis, le football ou le rugby, une grande partie des recettes provient des droits TV, de la télévision. Dans le cyclisme, personne n’ose l’aborder, c’est un sujet tabou. Et en France, ce n’est même plus seulement tabou : si vous en parlez trop, vous vous exposez à des représailles. C’est la réalité, et je suis désolé de le dire, mais c’est ainsi. Si on veut une vraie évolution, il faut changer de système économique, et la télévision doit en faire partie. La télévision vend un événement, en tire des bénéfices, et c’est normal que le Tour de France gagne de l’argent. Ce qui ne l’est pas, c’est que deux acteurs majeurs n’aient aucun retour : la Fédération et les équipes ».
Guimard suggère la possibilité d'un conflit à venir
Dans la foulée, Guimard a poursuivi sa réflexion : « En France, contrairement aux autres sports, la Fédération Française de Cyclisme n’est jamais invitée à la table des négociations avec ASO ou les diffuseurs. Jamais. Il ne faut surtout pas le dire. La Fédération ne dirige rien : pour faire des recettes, elle augmente les licences ou les droits d’organisation. Quant aux équipes, elles amènent de la visibilité, des coureurs, un investissement… mais elles ne touchent rien des recettes TV, alors qu’elles participent directement à la valeur de l’événement. Mais encore une fois : sujet tabou. Aujourd’hui, je peux parler. Alors je parle ».
Un fait comme un symbole lors de la présentation du Tour de France 2026...
Sans s'interroger ici sur le fond du problème, Guimard ne défendant ici qu'un point de vue, celui des équipes, un fait relevé ces dernières heures lors de la présentation du parcours du Tour de France 2026 vient corroborer les dires de l'ancien directeur sportif de Bernard Hinault et Laurent Fignon sur l'existence d'un contexte favorable à l'émergence d'un conflit entre les organisateurs et les grandes équipes : aucun coureur parmi les ténors du peloton mondial, qu'il s'agisse de Pogacar, Evenepoel, Vingegaard, Van der Poel ou encore Van Aert, n'a fait le déplacement pour l'événement, un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur au fil des ans. Si les grandes équipes du peloton international avaient souhaité émettre un message, elles ne s'y seraient pas pris autrement...