En signant un contrat de trois ans avec la Red Bull-Bora-Hansgrohe, Remco Evenepoel rejoint une équipe spécialiste des Grands Tours, qui sera plus à même de l’assister dans sa quête d’une victoire au Tour de France. Pour autant, le contexte au sein de l’équipe allemande n’apparaît pas aussi simple pour le double champion olympique belge. Explication.
Début août, la formation Red Bull-Bora-Hansgrohe a officialisé la signature de Remco Evenepoel pour les trois prochaines saisons, l’équipe allemande rachetant au passage la dernière année de contrat dont le double champion olympique belge bénéficiait au sein de son équipe historique, la Soudal-Quickstep. Si ce transfert n’a pas surpris grand monde, tant il était apparu clair ces dernières semaines qu’Evenepoel avait pris la décision de répondre favorablement aux avances de la Red Bull-Bora-Hansgrohe, dont le profil sportif et financier colle beaucoup plus à ses ambitions de victoire dans le Tour de France que la Soudal-Quickstep, dont le coeur de compétence se porte avant tout sur les classiques flandriennes et ardennaises, il n’en laisse pas moins ouvertes quelques interrogations.
La question du leadership sur le Tour de France...
Et notamment celle concernant le leadership de l’équipe allemande lors du prochain Tour de France. Avec l’arrivée d’Evenepoel, la Red Bull-Bora-Hansgrohe dispose en effet de trois leaders de Grands Tours, Primoz Roglic, Florian Lipowitz, récent troisième de la Grande Boucle, et Remco Evenepoel. Si Roglic apparaît désormais trop juste pour une victoire dans le Tour et devrait logiquement être installé à la tête de l’équipe pour le prochain Tour d’Italie, qui sera leader sur le Tour entre Lipowitz et Evenepoel ? Le jeune coureur allemand, qui a prouvé qu’il avait le niveau pour jouer le maillot jaune, acceptera-t-il de se mettre au service du champion belge ? Et qu’en serait-il de l’inverse ? Autant de questions qui devront être traitées et qui pourraient bien générer des tensions en interne.
Lipowitz opte pour un discours fédérateur
Interrogé sur le sujet à l’occasion du Tour d’Allemagne la semaine dernière, Florian Lipowitz a opté pour un discours fédérateur et convenu, dans des propos rapportés par le média flamand Het Laatste Nieuws : « Remco est l'un des meilleurs coureurs du monde. C'est donc une bonne chose qu'il vienne chez nous. Avec Primoz (Roglic), nous aurons l'une des meilleures équipes. J'ai hâte d'être à l'année prochaine ». Reste à voir ce qu’il en sera au départ du prochain Tour de France. En l’état, on ne voit pas comment l’équipe allemande pourrait ne pas installer le duo dans une situation de co-leadership, la course se chargeant de déterminer la hiérarchie. Seulement si une telle option peut facilement fonctionner lorsqu’un coureur dispose tout de même d’un statut légèrement supérieur à l’autre, elle apparaît risquée lorsque les deux se tiennent dans un mouchoir, ce qui est le cas entre Lipowitz et Evenepoel dans un contexte de Grand Tour.