Décroché dès les premières pentes du Tourmalet samedi lors de la grande étape pyrénéenne, sans force, Remco Evenepoel s’est résolu à abandonner le Tour de France la mort dans l’âme, afin de ne pas compromettre la suite de sa saison. Ce nouvel échec en Grand Tour va-t-il inciter le Belge à renoncer à son rêve de maillot jaune ? Analyse.
Une nouvelle fois, Remco Evenepoel s’est cassé les dents sur un Grand Tour, où il a plus souvent connu des désillusions que des grandes joies. Sans force, concassé par les deux premières semaines de course, le double champion olympique a abandonné samedi dans l’étape reine des Pyrénées, après avoir perdu le contact dans la première ascension du jour, le col du Tourmalet.
« Finalement, tout s’écroule à nouveau... »
Quelques heures plus tard, le leader de la Soudal-Quickstep ne cachait pas sa tristesse, mais aussi son incompréhension devant son absence totale de force au micro de Sporza.be, comme relayé par cyclismactu.net : « La meilleure option était d’arrêter. En fait, c’est Klaas (Lodewyck, le directeur sportif) qui me l’a dit. Nous devons maintenant enquêter. Tout le monde sait que j’ai passé un hiver horrible, mais… Qui sait, peut-être y a-t-il quelque chose dans mon corps ? Je ne peux pas le dire. Je n’ai en fait pas pu m’entraîner du tout avant le Tour. Je ne supportais aucune intensité. Est-ce la fatigue ? Mon corps n’est-il pas assez en forme cette année ? Cela peut être n’importe quoi. En dehors du vélo, je ne me sens pas mal, mais sur le vélo, ça ne va pas. Je ne peux pas pousser comme d’habitude. J’aurais pu arriver avec un gruppetto, mais qui sait, cela aurait peut-être fatigué encore plus mon corps. Et je ne serais plus là en septembre. Ça a déjà été une année très difficile. J’ai dû rester longtemps loin du vélo. Je me suis entraîné pour être le plus en forme possible au départ. Mais finalement, tout s’écroule à nouveau. Encore une déception ».
Evenepoel n’a jamais pu arriver à 100 % sur le Tour
Avec cette nouvelle contre-performance en Grand Tour, Remco Evenepoel pourrait-il renoncer à son rêve de Tour de France, pour lequel il lutte en vain depuis plus de deux ans, lui qui paraît toujours aussi loin en montagne de Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard ? Cela semble peu probable. Et il existe une raison imparable à cela : que ce soit l’an dernier après sa très lourde chute au Tour du Pays Basque ou cette saison avec sa longue absence pour convalescence après une autre mauvaise chute à l’entraînement en décembre, Evenepoel n’a jamais pu arriver à 100 % de ses possibilités au départ du Tour. Dans ces conditions, il est impossible de mesurer l’écart réel le séparant de ses deux concurrents, d’autant plus qu’il a tout de même terminé troisième l’an dernier. De fait, Evenepoel devrait logiquement reporter son projet maillot jaune à l’an prochain, avec l’espoir de pouvoir cette fois mener une véritable préparation.