Après sa victoire dans le contre-la-montre du Dauphiné face à Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, Remco Evenepoel a pris le maillot jaune de l’épreuve. Mais dans son rêve de remporter le Tour de France, le champion belge sait que le véritable enjeu n’est pas là, mais bien dans les trois jours qui viennent. Analyse.

Dans la quête qu’il s’est lancé il y a deux ans en direction du maillot jaune, caressant le rêve de devenir le premier belge à gagner le Tour de France depuis Eddy Merckx, Remco Evenepoel va connaître trois journées très importantes pour ne pas dire décisives. Le double champion olympique a frappé un grand coup mercredi lors du contre-la-montre du Dauphiné, qu’il a largement remporté en devançant Jonas Vingegaard de 21 secondes et Tadej Pogacar de 49 secondes, une performance qui lui a valu de récupérer le maillot de leader.
Pour Evenepoel, le vrai test arrive
Pour autant, si cette performance vient confirmer qu’Evenepoel est en grande condition, elle ne permet pas d’affirmer que le leader de la formation Soudal-Quickstep est en mesure de lutter réellement avec ses deux rivaux pour le Tour de France. Le véritable enjeu pour le champion belge est de voir s’il peut désormais franchir la haute montagne au même niveau que Pogacar et Vingegaard, s’il est capable de les suivre lorsque la grande bagarre sera déclenchée dans les cols, sans de surcroit connaître de jour sans ni de trou d’air. S’il y parvient, alors Evenepoel aura de vraies chances de remporter la Grande Boucle, car contre-la-montre, il leur est supérieur.
« Est-ce qu’on y va avec de la peur ? Non »
Dans un tel contexte, les trois étapes alpestres qui s’annoncent au Dauphiné s’avèrent très importantes. Maillot jaune sur le dos, Evenepoel sera-t-il capable de tenir la roue du duo Pogacar-Vingegaard ? C’est toute la question. Du côté de la Soudal-Quickstep, on adopte une position prudente, à l’image des déclarations de Tom Steels, l’un des directeurs sportifs de l’équipe, au média flamand Sporza.be : « Je n’ai pas vu les chiffres de son contre-la-montre, mais si on peut gagner contre des coureurs du niveau de Vingegaard et Pogacar, c’est que les valeurs doivent être bonnes. Désormais, il y a plusieurs cols à gravir. Il faudra attendre le week-end pour savoir. Est-ce qu’on y va avec de la peur ? Non. Mais on dépend toujours de l’adversaire. On verra bien. Remco a pris beaucoup de confiance, il se sent bien, mais ce sont des étapes de montagne. Je suis confiant, mais on ne sait jamais où en est la concurrence. Tadej Pogacar a perdu plus de temps que prévu, mais un seul contre-la-montre ne suffit pas pour en tirer des conclusions. Il pourrait facilement s’imposer dans une étape de montagne, c’est un coureur d’un tel niveau ».