Cyclisme - Mondial : Voeckler a son idée pour surprendre Pogacar...
Alexandre Higounet

Confronté à la réalité d'un parcours au Rwanda très exigeant, qui offre à Tadej Pogacar la possibilité de faire la différence, lui qui vise clairement un deuxième titre de champion du monde, Thomas Voeckler a son idée pour tenter de surprendre le leader slovène. Et il a bâti une équipe en conséquence...

Dans dix jours se tiendra l'épreuve sur route des championnats du monde sur un parcours très exigeant au Rwanda, et le sélectionneur des Bleus Thomas Voeckler se retrouve confronté à la difficulté de chercher la victoire alors qu'en face se dresse un champion hors norme comme Tadej Pogacar, qui trouvera le terrain parfait pour faire la différence. Comment alors procéder ?

« On doit tenir compte de la supériorité d'un coureur »

D'emblée, le sélectionneur de l'équipe de France a apporté un premier élément de réponse. Quand bien même il a démontré en remportant le Grand Prix de Québec qu'il avait retrouvé des jambes de haut niveau, Voeckler ne croit pas Julian Alaphilippe en mesure de jouer la victoire à la pédale dans le final : « On doit tenir compte de la supériorité d'un coureur (Pogacar) sur un tel parcours, mais on doit aussi accepter que d'autres nous sont supérieurs car on a rétrogradé dans la hiérarchie mondiale. Dès lors, quel objectif se fixe-t-on ? Court-on pour être deuxième ou essaye-t-on de saisir le demi-pourcent de chance qui existe de chercher la victoire ? On a peut-être rétrogradé dans la hiérarchie mais l'état d'esprit des Bleus n'a pas diminué. J'ai fait cette sélection avec des garants de cet état d'esprit ». La stratégie du sélectionneur s'oriente plutôt vers une course offensive en tenant des coups loin de l'arrivée, avec l'objectif de mettre trois ou quatre hommes à l'avant.

« Je suis persuadé qu'il existe une fenêtre très limitée qu'on peut saisir »

L'équipe a clairement été bâtie en ce sens, avec des coureurs étant tous capables de jouer leur carte comme de se mettre au service du collectif, avec un ordre de priorité établi au préalable. Voeckler a ainsi indiqué dans les colonnes de L'Equipe : « Je ne peux pas faire autrement que dire qu'on visera la victoire, qu'on va courir pour être champions du monde. Les gens vont peut-être dire que je ne suis pas lucide, mais ça ne m'empêche pas d'être humble quand je dis ça. Je suis persuadée qu'il y a une fenêtre très limitée qu'on peut saisir. Dans l'idée, je préfère qu'on essaye de faire quelque chose avec trois mecs dont le premier fera 45ème plutôt qu'on attende pour faire un top 10 en essayant de survivre. On n'est pas en 2020 ou 2021, où on avait le meilleur puncheur du monde (Alaphilippe) sur un parcours pour puncheurs. On n'a pas de coureur qui s'impose comme un leader mais il y a tout de même une hiérarchie, il faut que ce soit clair pour les mecs ».

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