Thomas Voeckler s’est exprimé lors d’une interview à cyclismactu.net sur la situation de Julian Alaphilippe et sur son avenir alors qu’il arrive en fin de contrat fin 2024. S’il ne donne pas de conseil au champion tricolore, Voeckler n’a éludé aucun sujet. Décryptage des propos du sélectionneur de l’équipe de France.
A l’occasion d’un entretien accordé à cyclismactu.net, Thomas Voeckler, le sélectionneur de l’équipe de France, s’est exprimé sur la saison de Julian Alaphilippe : « Après une année tronquée comme celle de 2022, il faut du temps pour retrouver son meilleur niveau. Cette saison, je pense qu'il sentait qu'il n'était pas à son meilleur niveau. On l'a vu faire des courses au panache, et notamment sur le Tour de France avec beaucoup d'échappées. Il prenait le créneau où il pouvait s'exprimer car il se sentait un peu trop juste pour faire autre chose. Après, Julian Alaphilippe n'a pas non plus 36 ans et ça ne fait pas si longtemps que ça qu'il était parmi les meilleurs coureurs du monde. Je ne sais pas s'il reviendra à la domination qui était la sienne, mais il est en tout cas capable, et sans aucun problème, d'être bien meilleur qu'il ne l'a été en 2023 ».
Cyclisme - Mercato : Total Energies a sa stratégie pour Alaphilippe https://t.co/LNJzYjykxp pic.twitter.com/FqNjPMdhUz
— le10sport (@le10sport) November 21, 2023
« Si on n’a pas tout le groupe derrière soi, y compris les chefs, ça n’aide pas… »
Mais Thomas Voeckler n’a pas non plus éludé la question de sa situation au sein de l’équipe Soudal-Quickstep et de son avenir, lui qui arrivera en fin de contrat au terme de la saison 2024 : « Comment le relancer ? Chaque cas est particulier et chaque coureur a une source dans laquelle il va puiser sa force et sa motivation. Il faut activer ces leviers-là. Et puis, ce qui joue beaucoup aussi, c’est l’équipe dans laquelle on court. C’est important d’avoir la confiance de l’entourage, et si on sent qu’on n’a pas tout le groupe derrière soi, y compris les chefs, ça n’aide pas. Je pense que vous voyez de quoi je veux parler… (…) Doit-il partir de Soudal-Quickstep pour retrouver un élan ? J’ai mon avis là-dessus, mais je ne le communiquerai pas. Ce qui est sûr, c’est qu’il est apprécié de ses coéquipiers et du staff. Patrick Lefévère a fait des déclarations l’année dernière, mais ce n’est pas à lui qu’on va apprendre à manager une équipe et il savait ce qu’il faisait. Julian est un grand garçon, il sait ce qui est le mieux pour lui et c’est à lui de décider. Il a largement l’expérience et la sensibilité pour faire le bon choix ».
« On ne va pas apprendre à Lefévère à manager une équipe
Comment décrypter les propos de Thomas Voeckler ? Dans un premier temps, lorsqu’il affirme qu’il n’est pas facile de se relancer lorsque l’on n’a pas le soutien de toute son équipe et de sa direction, faisant allusion aux critiques ouvertes de Lefévère sur le manque de résultats du champion tricolore, et probablement aussi sur la stratégie du « tout Evenepoel » le laissant un peu à l’écart, on pourrait penser qu’il pense que la meilleure option serait un départ en fin de saison. Mais par la suite, Voeckler nuance, pointant la grande expérience de Lefévère comme manager et le fait qu’il a probablement adressé ces critiques au champion français avec un objectif précis. Entre les lignes, Thomas Voeckler paraît glisser que si Alaphilippe souhaite encore s’inscrire dans une démarche de très haut niveau, avec l’objectif de gagner encore de très grandes courses, alors il est peut-être préférable qu’il reste dans une équipe avec une forte exigence. Comme la Soudal-Quickstep… ou une formation équivalente si la formation belge maintient sa stratégie uniquement tournée en direction d’Evenepoel.