Benoît Génauzeau, le directeur sportif principal de la Total Energies, s’est exprimé sur la nouvelle orientation stratégique de l’équipe vendéenne. Et, même s’il en dément l’idée, il est difficile de ne pas en déduire qu’elle laisse une place à une arrivée de Julian Alaphilippe au terme de la saison 2024. Analyse.
A l’occasion de l’entretien qu’il a accordé à cyclismactu.net, le directeur sportif principal de la TotalEnergiesBenoît Génauzeau a justifié la campagne de recrutement minimale effectuée par l’équipe vendéenne, avec quatre signatures, deux coureurs issus du Vendée U (Lucas Boniface et Baptiste Vadic), ainsi que deux jeunes grimpeurs français prometteurs (Thomas Gachignard de St-Michel Auber et Jordan Jegat du Team U Nantes Atlantique) : « Ce n'est pas un repli, même si on va avoir une équipe - à l'exception de Dries Van Gestel et de Steff Cras - qui va être très franco-française. Les coureurs qui ont fait les beaux jours de l'équipe cette année, ce sont des jeunes coureurs français issus de notre centre de formation. On a envie de revendiquer notre identité profonde, qui est : la formation et les jeunes coureurs français. C'est ce qui a fait la réussite de l'équipe historiquement. L'année prochaine, sur les 23 coureurs de l'effectif, on va en avoir 11 qui sont passés par le Vendée U, donc ce n'est pas rien ».
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— le10sport (@le10sport) November 15, 2023
Pourquoi une telle mesure dans le recrutement ?
Interrogé sur la possibilité que ce recrutement minimal soit la conséquence d’une baisse budgétaire, sachant que l’équipe a tout de même perdu de nombreux coureurs importants (Sagan, Oss, Bodnar, BoassonHagen, De la Parte, Cabot), Génauzeau a repoussé cette idée : « Il y a des choix forts qui ont été fait, à la fois sur l'effectif et sur le projet global de formation. Il ne se cache absolument rien, ni pour 2024, ni pour 2025. C'est simplement de réaffirmer notre identité, de remettre en avant et de redonner des moyens à notre projet historique ».
L’hypothèse d’une place laissée au budget pour le contrat d’Alaphilippe
Dans le même temps, Genauzeau garde pourtant la porte ouverte à une éventuelle signature de Julian Alaphilippe à la fin de la saison 2024, date de la fin de son contrat chez Soudal-Quickstep : « Julian Alaphilippe ? On verra plus tard, la saison 2024 n'est pas encore lancée, donc on est encore moins en 2025. Comme ça a été souligné à plusieurs reprises, beaucoup d'équipes souhaiteraient avoir Julian dans leur effectif, à la fois pour ses performances et pour ce qu'il est et ce qu'il incarne. Quand on parle de notre identité, de cette part du "vélo-jeu" et d'insouciance, je pense que ça le caractérise aussi. Donc forcément c'est un coureur que beaucoup d'équipes, dont nous, aimeraient avoir au sein de leur effectif. Mais pour l'instant on n'en est pas là, il y a une saison 2024 à faire et on verra la suite un petit peu plus tard ». Dans ces conditions, il devient tout de même difficile de ne pas imaginer que la grande sobriété de l’équipe vendéenne dans son recrutement, alors qu’elle a perdu des gros salaires comme Peter Sagan, Daniel Oss ou Maciej Bodnar, est liée à la perspective d’une signature de Julian Alaphilippe, en fin de saison, d’où la place laissée au budget pour son contrat. Dans le contexte, l’hypothèse apparaît très plausible.