Cyclisme : Le coup d’intox du clan Pogacar…
Alexandre Higounet

Au cours de la présentation officielle de l’équipe UAE, qui s’est tenu en début de semaine, le staff de la formation émiratie, ainsi que Tadej Pogacar lui-même, ont laissé un doute sur le deuxième Grand Tour au programme du champion slovène, indiquant que rien n’était définitivement tranché entre le Giro et la Vuelta. Pourtant, dans les faits, il semble bien que ce soit le cas.

A l’occasion de la présentation de la saison du Team UAE, qui s’est tenue en début de semaine, le programme de Tadej Pogacar a été exposé en détail. Et aux dires du coureur, ainsi que du staff émirati, il reste encore une ou deux zones d’incertitude sur les contours de sa saison, et ils sont plutôt inattendus. En effet, devant les micros, le leader slovène a indiqué qu’il n’avait pas encore tranché entre le Giro et la Vuelta pour le deuxième Grand Tour de sa saison, comme relayé par cyclismactu.net : « Le Tour est l'objectif principal avec les Championnats du monde : cela me fera très plaisir si je peux défendre ces titres. Je ne sais pas encore si c'est mieux de faire le Giro ou La Vuelta ».

« Je ne sais pas si c’est mieux de faire le Giro ou la Vuelta »

Cette absence de choix surprenante a été confirmée quelques minutes plus tard par Joxean Fernandez Matxin, le directeur sportif principal de l’équipe émiratie, dans des propos rapportés par Het Laatste Nieuws : « La participation de Tadej au Giro n'est pas encore exclue. Nous devrons d'abord attendre le calendrier des étapes, mais en mettant déjà Juan Ayuso et Adam Yates sur la liste des participants au Giro, cette chance semble faible. Il y a plus de chances que Pogacar ajoute la Vuelta, mais ce choix ne sera confirmé que lorsque le parcours sera connu ».

En fait, la décision est déjà prise

Pour autant, le doute laissé par le clan Pogacar autour de son deuxième Grand Tour en est-il vraiment un ? Ou est-il une simple prudence de circonstance dans l’attente des parcours des deux épreuves ? A l’analyse, tout porte à croire que la décision est bel et bien prise par l’équipe UAE : c’est la Vuelta qui est au programme de Pogacar. Deux éléments l’indiquent clairement : d’une part, le staff a déjà désigné deux leaders pour le Giro, Juan Ayuso et Adam Yates, et pour des raisons d’équilibres humains en interne, il serait très difficile de revenir en arrière pour faire une place à Pogacar. D’autre part, le programme du champion slovène est clairement bâti en tenant compte d’une participation au Tour d’Espagne. Une campagne de classiques aussi intense - Pogacar doit disputer Milan San Remo, le GP E3, Gent-Wevelgem, le Tour des Flandres, l’Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et Liège Bastogne Liège, sans compter le possible ajout de Paris-Roubaix - apparaît incompatible avec un enchaînement Giro-Tour. En comparaison, Pogacar n’avait disputé que Milan San Remo et Liège Bastogne Liège l’an dernier. De facto, renoncer à la Vuelta pour faire le Giro contraindrait l’équipe UAE à beaucoup trop de changements, tant dans le programme de Pogacar qu’au sein de l’effectif. Il faudrait donc un cataclysme pour que Pogacar ne prenne pas le départ de la Vuelta pour revenir au Giro.

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