Avec trois minutes d’avance au classement général sur le trio Evenepoel-Vingegaard-Roglic, Lenny Martinez ne sera pas facile à déloger de la première place. Il existe un précédent dans l’histoire récente qui prouve que dans ce type de contexte, il est possible de créer une énorme surprise et d’aller quasiment au bout. Analyse.
Jeudi, au terme d’une folle étape de montagne, ponctuée par la terrible ascension vers l’observatoire du Pico del Buitre, Lenny Martinez est allé chercher le maillot de leader de la Vuelta en terminant deuxième au sommet, à 26 secondes du vainqueur Sepp Kuss. Si le Français est en tête au général, c’est parce que les ténors du peloton ont laissé la grande échappée à laquelle il appartenait arriver au pied de la montée finale avec plus de trois minutes d’avance. Désormais, LennyMartinez dispose d’un matelas de presque trois minutes au général sur le trio Vingegaard-Roglic-Evenepoel.
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— le10sport (@le10sport) August 31, 2023
Les Jumbo-Visma et les Soudal-Quickstep focalisés sur leur duel
Focalisés sur le duel qu’ils se livrent, les Jumbo et les Soudal-Quickstep auraient-ils fait l’erreur de négliger le grand espoir de la Groupama-FDJ ? C’est ce que l’on peut penser en écoutant la réponse de Jonas Vingegaard à l’arrivée : « C'était une très bonne course et nous avons fait un excellent travail. Le plan était de mettre la pression sur Soudal Quick-Step dès le début. Cela s'est bien passé, la situation était parfaite pour nous ». Désormais, il va tout de même falloir déloger Lenny Martinez de son fauteuil de leader, et cela pourrait s’avérer beaucoup plus difficile qu’ils ne l’imaginent, surtout qu’on ne connaît pas les limites du Français. Et ce d’autant plus qu’il dispose à ses côtés d’une équipe très solide sur tous les terrains et bien décidée à se battre.
En 2011, Voeckler aurait pu être en jaune à Paris sans son erreur tactique du Galibier…
Un précédent dans l’histoire récente prouve qu’un tel exploit est possible. Sur le Tour de France 2011, Thomas Voeckler avait ainsi récupéré le maillot jaune après une longue échappée et il avait abordé la haute montagne avec 3 minutes d’avance sur les ténors. Dans la forme de sa vie, aidé par une équipe Europcar au top, avec un lieutenant XXL en haute montage nommé Pierre Rolland, Voeckler avait gardé son maillot jaune jusqu’à deux jours de l’arrivée. Et il l’avait perdu à cause d’une erreur tactique dans le Galibier, pas sur ses jambes. Il l’aurait certainement encore porté lors du contre-la-montre à la veille de l’arrivée à Paris s’il n’avait pas commis cette erreur. Et sur un chrono avec le jaune sur le dos, tout aurait été possible… Cet épisode d’il y a douze ans prouve que ce type d’exploit est atteignable. Il l’est d’autant plus pour Lenny Martinez, qui dispose de qualités en haute montagne largement supérieures à celles de Voeckler à l’époque.