Cyclisme : Faire payer le public ? Van Aert prend position
Alexandre Higounet

Confronté à la nécessité de trouver de nouvelles sources de revenus pour limiter la dépendance des équipes à un contrat de sponsoring, le monde du cyclisme cherche des solutions. Il y a un mois, Jérôme Pineau avait lancé l'idée de rendre payant l'accès aux endroits stratégiques des grandes courses, à l'image des cinq derniers kilomètres de l'Alpe d'Huez sur le Tour de France. Ces derniers jours, Wout Van Aert a pris position sur le sujet...

Il y a un mois, après l'annonce de la fin de l'équipe Arkea-BB Hôtel, le patron de l'équipe Emmanuel Hubert n'ayant pas trouvé de nouveaux sponsors suite à l'arrêt d'Arkea, Jérôme Pineau, l'ancien coureur et directeur d'équipe, avait lancé sur RMC l'idée de rendre payant l'accès aux endroits stratégiques des grandes courses, comme le Tour de France, pour trouver de nouvelles sources de financement : « Je vais en choquer certains, mais ils ont créé une étape qui va monter deux fois l’Alpe d’Huez. Privatisons donc les cinq derniers kilomètres de l’Alpe d’Huez. Faisons payer l’entrée, ayons des VIP, créons quelque chose pour gagner de l’argent ! Historiquement, le cyclisme est un sport populaire, un sport libre. Mais un sport libre où il n’y a plus de coureurs sur la route parce qu’il n’y a que deux équipes, Bahreïn et les Émirats arabes unis, est moins amusant, n’est-ce pas ? Les spectateurs viennent regarder la course pour voir vos coureurs, mais vos coureurs n’ont rien sur la feuille de revenus. C’est ce qui n’est pas juste. Des zones d’accueil sont organisées sur le Tour et dans d’autres grandes courses, mais c’est l’organisateur qui prend l’argent, pas les gens qui font le spectacle ».

« Demander cinq euros pour entrer ne signifie pas que ce n'est plus populaire »

Depuis, le débat fait rage. Et si certains se sont opposés à l'idée, comme Marc Madiot ou Romain Bardet, Wout Van Aert, lui, s'y est montré très favorable à l'occasion d'un entretien accordé au média belge De Tijd, relayé par cyclismactu.net : « Je pense que cette fragilité serait bien moindre si, en plus des revenus provenant des sponsors, il y avait également des revenus provenant du sport lui-même. Provenant des droits télévisés, par exemple, ou d'autres organisations. Quand je vois comment la NBA contrôle son terrain de jeu, tout en laissant les équipes partager les revenus télévisés, je me dis que le cyclisme a beaucoup à apprendre de cela. Dans le cyclisme, nous sommes peut-être un peu trop axés sur le charme et la popularité. Demander cinq euros pour entrer ne signifie pas que ce n'est plus populaire. Le cyclocross demande également un droit d'entrée, et il n'y a rien de plus populaire ».

Faire payer l'accès au course, une fausse bonne idée

Comme analysé précédemment par le10sport.com, l'idée de rendre payant l'accès au course ne génèrerait sans doute pas assez de revenus car trop peu de courses sont susceptibles d'attirer un large public, qui fatalement diminuerait avec un accès payant, d'autant qu'en dehors des courses en circuit, le public ne paierait pour ne voir passer les coureurs qu'une fois... La seule véritable option pour trouver des sources de revenus viables pour les équipes en dehors du sponsoring serait de mettre en place un système des transferts à l'image de ce qui se pratique dans le football.

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