Cyclisme : Evenepoel-Lipowitz, quelle stratégie pour battre Pogacar ?
Alexandre Higounet

Ralph Denk, le patron de l'équipe Red Bull-Bora Hansgrohe, a choisi de brider Remco Evenepoel sur tout la première partie de saison pour qu'il se concentre sur le Tour de France, où il sera co-leader avec Florian Lipowitz. Quelle stratégie doivent-ils alors adopter pour maximiser les chances de perturber Tadej Pogacar ? Analyse.

A l'occasion de la conférence de presse organisée par l'équipe Red Bull-Bora-Hansgrohe, Ralph Denk, le patron de l'équipe allemande, n'a pas caché qu'il avait fait le choix de freiner les ambitions de Remco Evenepoel lors de la première moitié de saison afin qu'il parvienne sur le Tour de France avec un maximum de fraîcheur, au terme d'une préparation uniquement tournée autour de la conquête du maillot jaune. Alors qu'Evenepoel songeait à tenter sa chance sur le Giro, où le parcours l'inspirait, après avoir participé à son premier Tour des Flandres, une course qui a tout pour lui convenir, il s'est fait débouter par le boss.

« Cette stratégie à deux leaders est notre seule façon de rêver vraiment très grand »

Pour Ralph Denk, les choses sont claires, il souhaite disposer de son duo de leaders Remco Evenepoel-Florian Lipowitz à 110% de leur possibilité au départ du Tour pour tenter de détrôner Tadej Pogacar. Denk a ainsi expliqué, dans des propos rapportés par RMC Sport : « Cette stratégie à deux leaders est notre seule façon de rêver vraiment très grand, Remco et Florian comprennent notre approche et y souscrivent totalement ».

« Ça ne veut pas dire qu’on devra attaquer un par un depuis le pied d’une montée »

Comment la formation allemande doit procéder pour maximiser ses chances ? Quelle stratégie adopter ? Il apparaît évident qu'avec deux leaders aussi performants, l'équipe ne doit pas se contenter d'attendre l'offensive de Pogacar mais tenter de déstabiliser l'armada UAE en tentant des coups de loin. Lipowitz étant plutôt un suiveur, Evenepoel a le profil pour cela. Seulement ses qualités contre-la-montre, où il prendra du temps sur Pogacar, lui dicteront plutôt d'attendre et de tenter de suivre au maximum le Slovène en montagne. Au final, si au sein de l'équipe, on sent qu'Evenepoel peut tenir dans les cols, alors il sera probablement demandé à Lipowitz de forcer sa nature pour se projeter à l'avant. A l'inverse, s'il apparaît qu'Evenepoel est encore trop limité en haute montagne face à Pogacar, c'est lui qui se montrera offensif. Interrogé sur ce co-leadership, Evenepoel a commenté pour sa part : « C’est la première fois que je vais aller sur le Tour de France avec un co-leadership et c’est la meilleure façon pour nous de performer. On va essayer de finir le plus haut possible, c'est la mentalité de l'équipe. Florian et moi, on veut être sur la première marche. J’ai hâte d’y être. On va faire des stages ensemble, des courses, on va apprendre à se connaître, à courir ensemble. Nous avons deux styles différents. L’équipe a décidé de faire comme ça. On se doit d’essayer. L'exemple des Visma à l'époque avec Roglic-Vingegaard ? C’est le meilleur exemple de deux coureurs très forts contre un coureur seul. Mais Tadej a progressé depuis. Ça ne veut pas dire qu’on devra attaquer un par un depuis le pied d’une montée, on a des qualités différentes Florian et moi ».

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