Quarante-huit heures après l’erreur tactique du siècle, qui a coûté la victoire au Tour d’Italie au jeune leader mexicain Isaac Del Toro, l’équipe UAE Team Emirates commence à reconnaître qu’une erreur a probablement été commise samedi dans la montée du très difficile col del Finestre. Explication.
Deux jours après la fin du Tour d’Italie, perdu à la veille de l’arrivée du fait d’une stratégie de défense du maillot rose à l’envers du jeune leader mexicain Isaac Del Toro, l’équipe UAE Team Emirates commence à admettre qu’une erreur a été commise.
« Nous avons clairement sous-estimé Simon Yates »
A l’occasion d’un entretien accordé à Bicisport et relayé par Wielerflits, Fabio Baldato, l’un des directeurs sportifs de l’équipe UAE, a en effet admis qu’il aurait fallu inciter Del Toro à rouler beaucoup plus tôt derrière Simon Yates aux côtés de Carapaz plutôt que de focaliser toute l’attention sur le danger représenté par l’Equatorien en espérant qu’il roulerait derrière Simon Yates pour défendre sa deuxième place, alors qu’il était évident qu’il visait en priorité le maillot rose et qu’il n’emmènerait pas Del Toro dans sa roue à la poursuite de Yates.
« J’aurais dû répéter à Del Toro : ‘’Tu dois y aller maintenant, tu dois rouler’’ »
Baldato a ainsi affirmé : « Nous avons clairement sous-estimé Simon Yates. Il a été exceptionnel samedi. Il suffit de regarder ses temps de montée. Derrière lui, il y avait une bataille mentale et physique entre Isaac et Richard Carapaz. Malheureusement, c’est ainsi que ça s’est terminé. Le plus fort et le plus intelligent a gagné. Les instructions à Del Toro étaient de suivre Carapaz car nous nous attendions à ce qu’il mette tout en œuvre dès le départ. Isaac n’a donc pas été au surpris au début. Il a su bien réagir. Mais Simon Yates a été assez intelligent pour y aller lui-même, anticiper et mettre les deux autres en difficulté. Au milieu de l’ascension, nous avons encouragé Isaac à garder le contrôle de Yates, mais nous ne l’avons pas fait plus d’une fois. Et comme c’est lui qui est sur le vélo, il sent ses jambes. Ça fait mal à Isaac, à toute l’équipe. J’aurais peut-être dû lui répéter : ‘’Tu dois y aller maintenant, tu dois rouler derrière Yates’’. Le regret demeure mais c’est facile à analyser et juger avec le recul ». Quelques heures avant, Mauro Gianetti, le manager général de l’équipe, avait reconnu de son côté : « Aurait-on pu faire différemment ? C’est difficile à dire. Dans la monté, Isaac aurait pu apporter un petit coup de main à Carapaz. Mais il était aussi à la limite. Après la course, on n’a plus mal aux jambes, alors on se dit qu’on aurait pu faire mieux. Mais en course, c’est différent ».