Quinze jours seulement après la finale de Roland-Garros, le tennis reprend ses droits avec le plus ancien et prestigieux des tournois du Grand Chelem : Wimbledon. Le 10 Sport fait le point sur les favoris avant le début des hostilités.
Nadal pour le doublé, Djokovic pour une revanche, Murray pour conserver son titre, Federer pour un dernier baroud d’honneur ? Rarement un tournoi du Grand Chelem n’aura été aussi indécis. Pour vous éclairer, Le 10 Sport a demandé aux consultants de beIN SPORTS (qui diffuse la compétition en intégralité) de nous guider d’ici le coup d’envoi de Wimbledon le 23 juin prochain.
NADAL DANS LA FOULÉE
Fort de son succès à Paris, Rafael Nadal peut espérer réaliser le troisième doublé Roland-Garros - Wimbledon de sa carrière. « Nadal peut gagner tous les tournois auxquels il participe : sur terre, sur herbe, sur Mars ! C’est un tel combattant, avec un mental hors norme, s’il n’est pas blessé, ce sera très compliqué de le battre, explique Fabrice Santoro. En revanche, je ne suis pas certain qu’il joue en compétition entre Roland et Wimbledon. Il a des douleurs au dos et il pourrait avoir besoin un break ». L’état de forme du Majorquin sera sans doute l’élément clé de sa performance sur le gazon londonien. D’autant que Wimbledon demande une préparation toute spécifique, comme l’explique Sébastien Grosjean : « Il a déjà réalisé à deux reprises le doublé Roland - Wimbledon. Mais ce n’est pas évident, même pour les tous meilleurs, de faire la transition terre battue - herbe en aussi peu de temps. Après Nadal est un grand professionnel, un gros bosseur et je suis sûr qu’il sera prêt le 23 juin ».
MURRAY GRAND FAVORI ?
Face à Nadal, Andy Murray fera tout pour conserver son titre. Un succès londonien qu’aucun Britannique n’avait réalisé depuis 1936 avec Fred Perry ! Du coup, l’’Écossais est très attendu. Peut-être même trop à en croire Fabrice Santoro : « Ce n’est pas forcément le grand favori. C’est le tenant du titre, il n’a pas perdu un match sur gazon l’année dernière, il joue très bien… Mais il va arriver à Wimbledon avec une énorme pression cette année. La pression sportive et médiatique est plus importante en Angleterre qu’en France. Mais la confiance qu’il a engrangé à Paris devrait quand même l’aider à arriver plus serein à Londres ». Une confiance dont Murray avait réellement besoin après son éloignement des circuits en fin d’année 2013 suite à une opération du dos. « Il fait évidemment partie des favoris puisqu’il a gagné Wimbledon en 2013 et qu’il avait fait finale l’année d’avant, se rappelle Sébastien Grosjean. Il aura aussi le support de tout le Royaume-Uni. En plus, il revient bien depuis son opération du du dos. Il nous a montré qu’il avait retrouvé la pleine possession de ses moyens ». Après une demi-finale à Roland-Garros, le Britannique devrait au moins viser la finale pour rester sur la tendance des dernières années.
WAWRINKA EN OUTSIDER
« Il risque de se servir de Wimbledon pour rayer son échec à Roland-Garros, estime Thierry Champion. Maintenant, quand on voit le parcours de Stan après son succès à Melbourne, derrière il n’a rien fait même s’il a gagné Monte-Carlo. L’herbe c’est compliqué. Même s’il joue extrêmement bien au tennis, il montre des signes de fébrilité mentale. S’il n’arrive pas à rentrer dans la partie, comme ça lui est arrivé récemment, ça peut aller très vite. À Wimbledon, un mauvais jeu peut vous coûter un set ». Pas évident lorsqu’on sait que l’herbe n’est pas la surface préférée du Suisse. Mais plus que la surface, c’est sa nouvelle carte de visite qui risque d’être encore lourde à assumer selon Grosjean : « Son problème c’est qu’il a changé de statut depuis qu’l a remporté l’Open d’Australie en début d’année. Il est attendu et doit s’adapter à ce nouveau statut. Peut-être que ça va lui prendre un peu de temps. Mais avec le niveau de tennis qu’il accomplit depuis de la saison dernière, il sera au rendez-vous à Wimbledon ».
DEUXIÈME CHANCE POUR DJOKO
Tout comme Rafael Nadal, Novak Djokovic déteste perdre ! Un Wimbledon quinze jours après sa défaite en finale de Roland face à son meilleur ennemi arrive donc à point nommé. « Aujourd’hui, Djokovic est susceptible de remporter tous les tournois du Grand Chelem, comme Nadal. Pour lui, c’est même plus facile de gagner à Wimbledon qu’à Roland-Garros, précise Thierry Champion. Si Djokovic joue son meilleur tennis, il est plus fort que Nadal. Il est aussi fort physiquement que l’Espagnol, il sert mieux, son jeu vers l’avant est bien meilleur et il prend la balle plus tôt. S’il contrôle la partie, il a de grandes chances de gagner ». Reste à savoir dans quel état de forme arriveront les deux premiers du classement ATP. « C’est là-dessus que pourront compter leurs adversaires pour espérer les battre », conclut Sébastien Grosjean.
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Sacha Nokovitch