A l'heure du démarrage de la saison sur terre battue au printemps, il est important de revenir sur l'histoire de cette surface un peu particulière qui aurait vu le jour aux prémices du développement du tennis. En effet, le gazon était la surface originelle et c'est la France qui a permis de faire de la terre battue un rendez-vous majeur chaque année. La création du stade Roland-Garros en 1928 a permis d'écrire les plus belles pages de l'histoire de cette discipline et la terre battue a connu plusieurs adaptations ensuite, à l'image d'aujourd'hui.
Cette semaine c'est le grand début de la saison sur terre battue avec plusieurs tournois aux caractéristiques bien différentes. En effet, le climat propice à cette surface est plutôt en Méditerranée et pourtant, les Américains ont aussi tenu à s'approprier les secrets de l'ocre. Le tournoi de Houston, qui a lieu cette semaine en même temps qu'Estoril et Marrakech, et Charleston chez les filles, utilisent des ingrédients bien différents pour la compétition par rapport à l'Europe, ce qui donne une couleur bien différente de l'orange que l'on connaît si bien ici.
La brique pilée depuis un siècle
On attribuerait la création de la terre battue aux frères britanniques Renshaw dans les années 1880. Mais c'est bien la France en 1928 qui a l'idée de construire un stade, Roland-Garros, pour accueillir la finale de la Coupe Davis cette année-là sur une nouvelle surface et étendre sa domination grâce à la génération des Mousquetaires. Ainsi, la brique pilée est le matériau utilisé et provient depuis tout ce temps des carrières du nord de la France. Cette connexion qui tient toujours fait le bonheur des fans encore aujourd'hui et cette couleur orange a été bien imprégnée presque partout...
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— le10sport (@le10sport) April 3, 2024
Une terre américaine plus rapide
Aux Etats-Unis, l'US Open a connu deux éditions sur terre battue dans les années 1970. Depuis, il existe quelques tournois sur cette surface si particulière parce qu'elle est très différente de celle que l'on connaît en Europe. Outre la couleur, qui oscille du vert au gris, les matériaux utilisés la rendent plus rapide et la rapprochent du dur. A Houston, tournoi qui a lieu en ce moment sur le circuit ATP, beaucoup plus de joueurs sont capables de s'illustrer avec succès. En 2022, la finale avait opposé John Isner et Reilly Opelka, deux géants américains de plus de deux mètres habitués des conditions rapides.
Un modèle préféré
Ce n'est pas un hasard si la quasi-totalité des tournois sur terre battue utilisent une couleur orange. Dans l'histoire récente, quelques innovations avaient été tentées par des tournois, à l'image du Masters 1000 de Madrid en 2012. Cette année-là, le directeur du tournoi avait opté pour le bleu et ce choix avait été critiqué par les joueurs, Rafael Nadal en première ligne. Le Majorquin avait menacé de boycotter le tournoi et cette fantaisie n'avait duré que le temps d'une édition. Quelques semaines plus tard, l'ancien court 1 de Roland-Garros avait accueilli une terre... rose.