Les bonnes excuses de Tsonga
La rédaction

Le Français, écrasé par Roger Federer en demi-finale de l'Open d'Australie en 1h28 de jeu (6/2 6/3 6/2), mettra du temps à se remettre d'une telle leçon. Surtout si l'on se penche sur ses carences du jour. Quels sont les secteurs du jeu qui ont plombé Tsonga 'Le service : Roger Federer possède un talent que n’ont pas les autres joueurs du circuit : il sait parfaitement lire les trajectoires de service adverses. Ce n’est pas pour rien qu’il gagne presque toujours et qu’il prend moins d’aces que les autres contre Ivo Karlovic, Andy Roddick ou John Isner. Le Suisse n’a même pas eu besoin d’activer cette qualité puisque le Manceau a tourné à 56% de première balle, pour 6 petits aces (il tournait à plus de 12 depuis le début du tournoi).

La vitesse : Trahi par la tonicité sur ses appuis, Tsonga n’a jamais pu tenir la distance sur les longs rallies, comme ce fut le cas face à Novak Djokovic. Le Français a payé ses deux matches livrés en 5 sets, les deux premiers de sa carrière.

La relance : Un chiffre : Tsonga ne s’est procuré aucune balle de break sur le service de Federer. Le Suisse, lui, en a converti 5 sur 10.

Le poids des photographes Tsonga est clair. S’il a aussi mal servi, ce n’est pas entièrement de sa faute. La tête de série n°10 impute une partie de ses soucis aux photographes, qui transportent un matériel important sur les courts pour faire leur métier. Une présence bruyante pour l’intéressé. «Je ne pouvais pas entendre l’impact de ma raquette avec la balle quand je servais, cela m’a perturbé».

Pourquoi ne pas être venu plus souvent au filet ? Dans l’absolu, Tsonga n’a pas réalisé un si mauvais match que cela. Il est juste tombé sur plus fort que lui. Parti dans l’idée d’être agressif et de monter au filet, le Manceau a vite compris qu’il ne pourrait pas s’y rendre dans de bonnes conditions et donc de risquer de se faire transpercer. «J’étais parti dans l’idée de jouer très offensif. Le problème, c’est que Roger l’était toujours avant moi. S’il joue comme ça, personne ne peut le battre». Au final, c’est même Federer qui est plus venu au filet que lui (30 volées contre 25).

Que peut-on apprendre dans ce genre de raclée ? «J’ai peut-être appris que je dois mieux jouer. C’est tout (sourire). Au-delà de ce match, je retiens d’avoir battu d’excellents joueurs (Dent, Haas, Almagro, Djokovic), et d’avoir enfin joué des matches en 5 sets (son entraîneur Eric Winogradwski y tenait depuis longtemps pour juger de sa caisse physique)».

Fera-t-il une fixette sur Federer à l’avenir ? «Peut-être que je peux le battre. Certainement d’ailleurs. Mais il faudra que je sois plus agressif. Oui, c’est ça. Plus agressif».

Son conseil pour Murray : «Sois prêt à courir. Beaucoup courir».