Ntamack : Enfer et humiliation, la guerre était annoncée !
Thibault Morlain -
Journaliste
Après s’être essayé à différents sports, Thibault se tourne vers une carrière de footballeur amateur. Au moment de faire un choix entre devenir footballeur professionnel et journaliste, les qualités ont fait pencher la balance d’un côté. Le voilà désormais au sein de la rédaction du 10 Sport, après un diplôme obtenu à l’Institut International de Communication de Paris.

Alors que le XV de France va s’envoler d’ici quelques jours pour la Nouvelle-Zélande afin d’effectuer sa tournée estivale face aux All Blacks, Emile Ntamack a eu la chance de connaitre cette expérience en 1994. Des rencontres qui ont d’ailleurs marqué l’histoire du rugby français. En effet, les Bleus avaient réussi à battre la Nouvelle-Zélande sur ses terres, où les locaux étaient plus remontés que jamais après un revers.

Battre les All Blacks en Nouvelle-Zélande, ce n’est pas donné à tout le monde ! Alors que les joueurs de Fabien Galthié vont tenter de le faire dans les prochains jours, cet exploit avait été réalisé en 1994 par le XV de France. Une tournée à laquelle Emile Ntamack, père de Romain Ntamack, avait participé. Ainsi, alors que les Bleus avaient réussi à faire tomber la Nouvelle-Zélande une première fois (8-22), ils ont refait le coup quelques jours plus tard (20-23) alors même que la guerre avait été déclarée pour cette rencontre.

« On nous promettait l’enfer »

Pour Midi Olympique Magazine, Emile Ntamack a raconté l’atmosphère en Nouvelle-Zélande après la première défaite face au XV de France et avant la deuxième rencontre. L’ancien international a ainsi expliqué : « La presse locale avait été terrible. Elle s’était déchainée sur nous et sur les All Blacks. Pierre Berbizier s’empressait de nous mettre les articles sous le nez. On sentait que les Blacks étaient vexés, ça clignotait partout sur les écrans géants à Auckland. On nous promettait l’enfer. Là, je me disais : « Ouh là, on a touché un symbole, ça va être chaud ». Leur coach, Laurie Mains, avait annoncé dans un article que ce serait la guerre. En gros, de bien profiter de notre victoire car une humiliation nous attendait. Il disait : « Préparez-vous » ».

« On sentait qu’ils étaient vraiment énervés »

« On s’est préparé, sachant que le match serait terrible. Et il a été terrible. Les Blacks nous pilonnaient, encore et encore. On sentait qu’ils étaient vraiment énervés. Ils dominaient territorialement, dans la possession… On ne s’en sortait pas mais je voyais des garçons qui se jetaient partout, qui prenaient des coups. Je me souviens de Philippe Benetto qui se mettait en travers pour défendre, qui se faisait piétiner, marcher dessus et qui se relever le maillot lacéré. Même si on était bousculé, on résistait », a poursuivi Emile Ntamack, qui aura donc remporté cette guerre avec le XV de France face à la Nouvelle-Zélande.

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