Joueur protée, transpirant le rugby et le french flair sur un terrain, Frédéric Michalak est de retour dans le TOP 14. En concurrence avec Wilkinson, arrivera-t-il à trouver assez de temps de jeu pour séduire Saint André '
Devenu très tôt un joueur star et incontournable en équipe de France et dans l’institution Stade Toulousain. Michalak est de retour en France et enfile à nouveau le Rouge et Noir, avec l’écusson de Toulon cette fois. Mais avec quel numéro dans le dos ?
Un demi de mêlée qui crée du jeu
La grosse qualité de Michalak est aussi ce qui lui a joué des tours, sa polyvalence. Formé en tant que demi de mêlée, titulaire en finale du championnat en 2001 à ce poste avec Toulouse, il a conquis le bouclier de Brennus en dominant le match à seulement 18 ans. Lors de son arrivée au RCT, les gens salivèrent du duo qu’il pourrait former avec Jonny Wilkinson. Une union entre le feu et la glace en quelque sorte. Michalak, se sont des ballons qui sortent vite des regroupements, des passes qui giclent pour alimenter au large. Wilkinson quant à lui, est le maître absolu du jeu d’occupation au pied, un métronome au drop et un buteur sans égal. Un tandem franco-anglais capable de défendre dur et de plaquer. Cette solution offrirait une réelle qualité de variation à un club de Toulon cible des critiques sur son jeu le weekend passé face à Perpignan. Le Rugby Club Toulonnais aurait une charnière à même d’exploiter la totalité des forces du groupe de Bernard Laporte. Encore faut-il que l’ex-secrétaire d’Etat aux sports voit les choses ainsi.
Laporte l’a toujours vu en 10
Coupe du Monde 2003 en Australie. La France se crash en demi-finale face aux Anglais. En face, le numéro 10 est un certain Jonny Wilkinson, qui donnera une leçon de jeu au pied à son homologue d’en face, un gamin de 21 ans. Frédéric Michalak. Le sélectionneur de l’époque s’appelait Bernard Laporte. Ce dernier a lancé Michalak en sélection en lui confiant les clés du jeu. Pour lui, le natif de Toulouse est un demi d’ouverture. En conférence de presse de présentation, « Bernie » n’a pas transigé. «Je le sens plus disposé à jouer à l’ouverture. Sur la grille de départ, il y a Jonny Wilkinson et Frédéric Michalak à l’ouverture ». Un choix justifié aussi par le fait que deux autres 9 de calibre international sont au club. Nicolas Durand et Sébastien Tillous-Borde. Soit un petit gabarit vif, créatif et un bulldozer capable de partir au ras et d’apporter une grosse puissance. Pour faire simple, Laporte a déjà de la variation au poste de demi de mêlée, mais pas à l’ouverture.
Une équipe protéiforme pour jouer deux compétitions
Michalak / Durand pour jouer vite. Wilkinson / Tillous-Borde pour la conquête et l’occupation. Et des variations de charnière pour avoir des outils tactiques quasi inépuisables. Sur le papier, Bernard Laporte est un homme heureux. Surtout, Toulon, en doublant les postes, s’est assuré de ne pas manquer de talents au moment du tournoi des VI Nations et pour jouer la gagne dans le Top 14 et la HCup. Et avec un repositionnement à l’ouverture, Bernard Laporte espère redonner vie aux rêves bleus de Michalak. A un poste où personne ne s’impose vraiment dans le XV de France, avoir un tel joueur revenu au poste qui l’a rendu indispensable, qui travaillera au pied tous les jours avec Maître Wilko, après avoir goûté aux joutes de l’hémisphère Sud, sera un atout. Inintéressant. Les prochaines listes de Philippe Saint-André devraient donner des éléments de réponses. L’objectif du joueur est clair, « J’aurais pu rester aux Sharks mais pour jouer en équipe de France, il est important d’évoluer en France.» L’ancien toulousain est encore en phase de préparation après la fin tardive du Super 15 et ne jouera pas face au Racing cet après-midi, mais chose est certaine, Michalak n’est pas venu à Toulon pour rester en rade.