Club historique du rugby français, Toulon a mis du temps à revenir parmi l’élite. En tête en championnat, invaincu en 5 journées avant de défier Castres demain (15h), le RCT se veut ambitieux.
Loin du sud-ouest, terre de rugby par excellence, Toulon trône sur le rugby hexagonal comme à ses plus belles heures. Ambitieux à l’image de son président, le club vise la victoire sur tous les tableaux. A moins qu’à vouloir courir deux lièvres à la fois, les Rouge et Noir ne se retrouvent bredouilles, comme en 2012.
Laporte pour porter l’ambition
Toulon aujourd’hui est symbolisé par un homme, Mourad Boudjellal. L’ancien éditeur de B.D cristallise tout ce qui fait le charme du club. Grande gueule, à l’aise avec les médias, avec une faconde particulière, il n’hésite pas à clamer haut et fort les ambitions de son club. Cette saison, il s’est donné les moyens d’assumer ce coté fanfaron qui agace beaucoup dans le monde fermé de l’ovalie. Sheridan, Jenkins, Masoe, Mermoz ou encore Michalak sont arrivés pour donner de l’épaisseur au groupe. Mais attention, il y avait déjà du talent dans ce club, seulement ces joueurs-là y apportent leur passé victorieux. Tous ont connu la gloire en sélection et/ou en club. A l’image d’un Frédéric Michalak double champion de France et triple champion d’Europe avec Toulouse. Mais la véritable recrue est arrivée tardivement en 2011, après la Coupe du Monde de rugby. Bernard Laporte était alors venu pour remplacer un Philippe Saint-André parti driver le XV de France. Laporte aussi aime les médias, comme son patron. Il a été secrétaire d’Etat chargé des Sports, il est toujours consultant pour RMC et a souvent aimé attirer les projecteurs. La personne idéale pour le contexte toulonnais. Surtout, Bernard Laporte a gagné avant. Que ce soit des Grands Chelem avec l’équipe de France ou en tant qu’entraîneur avec le Stade Français, il a triomphé et porte en lui cette détestation de la défaite.
Un calendrier fou, un effectif court
Attention néanmoins à ne pas voir toutes ses illusions broyées par un rugby moderne aux calendriers qui se chevauchent. Toulon ne possède que 27 joueurs professionnels, un nombre qui serait insuffisant en cas de blessures en série, et en comparaison des effectifs toulousains et clermontois. Surtout, même si l’effectif était épargné, le nombre d’internationaux potentiels causerait des équations insolubles les semaines de doublons. Lors de ces weekends où le Tournoi des VI Nations se joue en même temps que le Top 14. Un passage toujours compliqué, même pour les plus grosses écuries. Mais ce début de saison pourrait permettre au RCT de passer l’hiver au chaud, en profitant de son avance pour sécuriser l’une des deux premières places et mieux rejaillir au printemps. Des leçons apprises la saison passée, quand le début de saison compliqué avait obligé les hommes de Laporte à courir derrière les places qualificatives en phases finales. Arrivé en finale dans le Top 14 et dans le Bouclier Européen, les Rouge et Noir avaient fini sur les rotules, n’ayant pas pu gérer l’effectif durant l’hiver. En 2013, Laporte et son staff sont décidés à aller chercher un titre qui manque au club depuis 21 ans. Une éternité pour ce bastion de l’ovalie en pays de football.
Ryad Ouslimani
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