Fabien Galthié vient de publier « Retour Intérieur », avec Matthieu Lartot, son acolyte au micro de France Télévisions. Pour l’occasion, il se confie au 10 Sport sur ses différentes vies, sa fin de saison avec Montpellier mais reste énigmatique à l’évocation du XV de France. Extraits.
À la fin de votre carrière en 2003, vous avez rapidement enchaîné les métiers d’entraîneur et de consultant télé. En revanche, vous avez pris le temps avant de publier ce livre… Pourquoi ?
Je n’avais pas vraiment envie de parler de moi dans un premier temps. L’idée est venue de France Télévisions Éditions qui voulait éditer une collection avec des journalistes et des consultants. C’est le premier de la série. On a démarré doucement vers le mois de juin dernier avec Matthieu (Lartot) puis j’ai adoré ça ! Quand on a commencé l’exercice, j’ai trouvé cela très agréable, c’était de plus en plus sympa. À tel point que lorsqu’il a fallu rendre les épreuves, on n’avait pas envie, on voulait continuer…
On dit que le rugby a changé depuis quelques années maintenant. Avez-vous le même sentiment ?
Le rugby est passé du statut amateur à celui de professionnel, ce qui a engendré des bouleversements. Tant sur les comportements que sur les migrations des populations, des joueurs étrangers, les compétitions, etc. Tout a changé ! Cela a été une révolution totale !
Une révolution qui a été positive selon vous ?
On n’a pas le choix ! On évolue avec la société. Un sport qui est conservateur comme le rugby ne résiste pas à cette évolution. Mais cela touche une infime partie des 500 000 licenciés. Seul 1% d’entre eux sont professionnels. Les autres vivent le rugby comme on le vivait avant.
Les relégations de Biarritz et Perpignan, par exemple, marquent-elles un changement d’ère ?
Je ne sais pas… Ce sont deux clubs importants de l’Histoire du rugby français. Ça dépend aussi beaucoup des hommes qui s’engagent. Peut-être seront-ils de nouveau dans le Top 14 à l’issue de la saison prochaine…
Pour la première fois de son histoire, Montpellier s’est qualifié directement pour les ½ finales du Top 14 ? C’est important pour vous ?
C’est surtout un constat sympathique. C’est le fruit de quatre ans de travail, de méthodologies différentes, d’engagement et le fruit de la compétence des hommes qui m’entourent. C’est une saison compliquée mais finalement réussie. On a été récompensé du labeur et de notre patience. Cette deuxième place représente tout cela pour moi. C’est fort !
Vous avez forcément dû être attentif au match Clermont - Castres. Avez-vous été surpris par le résultat et la performance des Castrais ?
C’était impressionnant ! À l’image de la saison dernière, on voit une équipe qui est capable de se retrouver dans les moments compliqués. Un groupe solide, intelligent, mature… Il n’y a pas de hasard.
Vous partez favori face à Castres, n’auriez vous pas préféré rencontrer Clermont en demi-finale pour vous enlever un peu de pression ?
Il n’y pas de match facile en demi-finale de Top 14. Peu importe l’adversaire, c’est compliqué ! Quand au statut de favori… Castres est champion de France en titre et sur les huit dernières confrontations, on a dû perdre sept fois. Mais si vous dîtes qu’on part favori, tant mieux.
Après la finale de Top 14 ratée en 2011, est-ce l’année de Montpellier ? Avez-vous préparé vos joueurs au succès ?
On ne peut pas se projeter sur une finale avant d’avoir joué la demie. Ce serait une erreur considérable ! Montpellier est capable d’aller au bout, au même titre que nos trois adversaires. À ce moment-là de la saison, on pense tous la même chose. Et je le pense aussi qu’on peut aller au bout !
Retrouvez une équipe comme Toulon en finale, avec Bernard Laporte à sa tête, ce serait le match rêvé pour vous ?
On ne rêve pas de la finale. Puis la finale rêvée, ce serait une finale gagnée, tout simplement. Avec Montpellier, on ne rêve que de victoires !