Bernard Pontneau, président de la Section Paloise de Rugby, croit aux chances de maintien du club en Top 14. Encore plus après la belle victoire des Béarnais sur Montpellier (19-15) qui a permis de quitter la dernière place du classement.
Dans cette lutte pour le maintien, qu’est-ce qui pourra vous permettre de faire la différence ? Une saison bascule souvent sur 2 à 4 rencontres. Si on passe complètement à côté de ces matchs, il n’y a rien à dire. Mais de notre côté… Un match souvent gagné à la 70e est perdu sur un manque de maturité. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes dans une période de transition de groupe depuis 2 ans. On vit une aventure en Top 14 qui est positive et il n’y a pas de souffrance absolue. Nous avons beaucoup de joueurs très jeunes et nous misons sur le centre de formation. Il ne faut pas faire l’amalgame entre joueurs jeunes et âgés. De plus, plusieurs grands noms du rugby de notre équipe sont partis à la retraite. Cela demande un peu de temps de reconstruction et nous sommes dans un championnat qui n’en laisse que très peu. Si ces rencontres avaient basculé positivement, cela aurait tout changé. Mais là, ça s’est fait de manière incroyable et c’était un basculement négatif. Mais j’ai confiance en ce groupe. Nous avons des rencontres à venir, qui peuvent encore nous faire basculer dans la positivité pour le reste du championnat, donc on reste concentrés sur les objectifs et surtout le plus important : le maintien. Parmi les motifs de satisfactions de votre club, il y a votre centre de formation. La Section Palloise est le 5e meilleur centre de formation avec Clermont. C’est une satisfaction et un axe de travail pour les années à venir ? Bien sûr, c’est un axe de travail pour les années à venir. Depuis quelques saisons, nous nous sommes focalisés là-dessus, nous avons donné les moyens pour qu’il y ait un tel développement. Pau forme des ouvreurs. Nous avons un jeune ouvreur qui occupe le terrain depuis une blessure d’un All Black et il tient la baraque presque depuis le début de saison. Un autre ouvreur formé chez nous se trouve sur la liste des moins de 20 ans français, tout en ayant pas encore 19 ans. Il a réalisé un très bon match la dernière fois contre le Pays de Galles. Ça prouve qu’on a des jeunes qui arrivent. Nous avons beaucoup investi dans le développement de notre formation : moyens humains, éducateurs, investissements dans le centre de formation, le matériel… Cela fait partie de la stratégie du club.
« Julien Fumat permet de perpétrer les valeurs qui nous permettent d’avancer »
Face à Montpellier, Julien Fumat a disputé son 300e match avec la Section. Une légende vivante, comme on en fait de moins en moins ? C’est vrai que c’est symbolique, 300 matchs ce n’est pas rien. C’est un pur produit de la formation paloise. Mais il fait partie de ces joueurs matures de l’effectif, de ceux qui peuvent accompagner les jeunes dans leur développement et dans la défense des valeurs qui nous sont chères. J’ai moi-même signé son premier contrat pro il y a plus de 14 ans. Pour moi, pour lui comme pour le club, c’est un peu symbolique. En plus de ça, il montre aux jeunes qu’on peut réussir dans son pays, accumuler du temps de jeu, de l’expérience, et défendre les valeurs et l’âme de ce club. Pour lui, le maillot, il a de l’importance. Il nous permet de perpétrer les valeurs qui nous permettent d’avancer, dans les bons comme dans les mauvais moments. Propos recueillis par Hugo Kucharski