Rugby : Un international belge dans les rangs de l’armée française
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

A l’occasion du Tournoi des 6 Nations, Le 10 Sport dresse le portrait de passionné de rugby pour mettre en avant les valeurs et les parcours professionnels. Et à 30 ans, Thomas dispose d’une histoire et d’un parcours atypique. Pompier dans l’armée de l’Air et de l’Espace, cet international belge a de quoi en inspirer plus d’un.

Positionnée à la 26e place du classement de World Rugby, la sélection belge n’appartient pas au même « monde » que le XV de France, du Trèfle (Irlande) ou de la Rose (Angleterre). Mais les Diables Rouges progressent année après année, avec l’espoir de connaître le même destin que le Portugal, qui frappe à la porte des belles nations européennes. Une équipe nationale dont Thomas porte fièrement les couleurs. A 30 ans, il compte une vingtaine de sélection et un parcours qui vaut le détour. Sportivement et professionnellement, ce troisième-ligne construit une sacrée carrière.

Espoir de la Section Paloise

Le rugby s’est invité très tôt dans la vie de Thomas. A quatre ans et demi. Pas banal dans un pays plus prompt à s’enthousiasmer pour le ballon rond plutôt que son avatar ovale. Très tôt, le natif de Bruxelles affiche de belles prédispositions. Naturellement, il se tourne donc vers la France pour envisager une carrière professionnelle, à l’âge de 17 ans. Sous les couleurs du LOU, il fait ses premières armes avant d’être repéré par la Section Paloise. Au centre de formation de l’écurie béarnaise, Thomas prend de l’envergure et découvre les joies de ses premières sélections nationales. Sa carrière se lance.

Incontournable dans le monde amateur

Si le Top 14 et la ProD2 s’éloignent peu à peu, Thomas devient en quelques saisons une figure incontournable du monde amateur. En Fédérale, ce gaillard de 1,90 m s’illustre notamment avec le RO Grasse. En parallèle de cette carrière française, Thomas pense à l’avenir et à la naissance d’une « nouvelle vie », au sein de l’armée. « J’ai tout d’abord commencé par la formation initiale, à Orange, raconte-t-il très simplement. Ayant déjà les formations spécifiques au métier de pompier, j’ai pu très rapidement attaquer les gardes ». Une carrière dans chaque bras, Thomas assure et assume. Comme toujours.

« Au rugby comme dans l’armée, appliquer les consignes est impératif »

Pompier de l’Air sur la Base Aérienne 118, Thomas rejoint dans le même temps l’US Tyrosse, club de Fédéral 1, dont il porte toujours les couleurs. Nourri par les deux univers qui constitue désormais son quotidien, il parvient à trouver son équilibre dans une complémentarité de valeurs : « C’est un peu bateau, mais il est vrai que les valeurs de l’armée et celle du rugby sont similaires. Je pense d’ailleurs que le fait de jouer au rugby a réellement été un vecteur d’intégration ». Et un atout pour mieux obéir aux ordres ? « Je n’aime pas trop le terme « obéir aux ordres ». Je trouve que cela donne une image péjorative de l’armée. Cependant, au rugby comme dans l’armée, appliquer les consignes est impératif ».

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