Pays organisateur, l’Angleterre rêve de pouvoir s’offrir un titre de champion du monde sur ses terres. Mais le XV de la Rose a-t-il réellement les armes pour s’imposer ?
L’Angleterre toute entière aimerait répéter à quelques détails près le scénario de 1991. Cette année-là, le Royaume Uni recevait la Coupe du Monde sur ses terres et les coéquipiers de Will Carling parvenaient à se hisser en finale face à l’Australie, sans pour autant réussir à l’emporter. Cette année, le peuple anglais espère une finale. Et mieux encore : un titre de champion du monde.
« UNE PRESSION DIFFICILE À GÉRER »
« Jouer à domicile présente un avantage certain car on est devant son public, ça boost, tranche avec enthousiasme l’ancien international français, Fabien Galthié. Cependant, il peut également y avoir l’effet inverse, c'est-à-dire un excédent de pression difficile à gérer. » Cette pression populaire est latente depuis plusieurs mois dans un pays où respire et transpire le rugby. Galvanisée par l’attente qu’elle suscite, la sélection anglaise vibrera au son des « God Save the Queen » des différents stades. Mais sa jeunesse n’est-elle pas un risque de fragilité ?
UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE FOLIE
Depuis 2011, le XV de la Rose s’est renouvelé en profondeur. L’arrivée de Chris Robshaw au rang de capitaine a démarré les changements opérés par Stuart Lancaster, le sélectionneur, qui a également laissé émerger la nouvelle génération. Grâce au sensationnel trio Nowell – Ford – Joseph, les Anglais n’ont été malmenés qu’à une seule reprise lors du dernier 6 Nations. Symbole de cette nouvelle Angleterre : George Ford (22 ans) ; « J'aime beaucoup ce joueur, je le trouve très intelligent dans ses actions, nous a indiqué le capitaine du XV de France, Thierry Dusautoir. Malgré son jeune âge, il a su prendre sa place et c'est un peu l’emblème de cette équipe qui se renouvelle ». Pour Fabien Galthié, la locomotive britannique s’appelle Jonathan Joseph (24 ans) : « C’est un joueur capable de faire la différence sur ses appuis, il est très difficile à contrôler, à museler. Il apporte un gros plus à cette équipe d’Angleterre ».
UNE VRAIE CARTE À JOUER
Face à des nations de l’hémisphère sud balbutiantes (Afrique du Sud, Australie), l’Angleterre à une vraie carte à jouer. À domicile, avec sa classe biberon, le XV de la Rose peut être la sensation de ce Mondial. « Je ne m’imagine pas rentrer sur un terrain avec le maillot de l’Angleterre et ne pas être persuadé que nous allons gagner », conclu Owen Farrell, énième pépite de cette sélection pleine d’espoir.