Après Laporte, nouveau scandale dans le rugby
Arnaud De Kanel

A l'instar du football et du handball, le rugby est également touché par des affaires judiciaires. Après Bernard Laporte, placé en garde à vue dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravé, c'est au tour de Claude Atcher qui se retrouve dans des ennuis judiciaires. L'ancien directeur général du Groupement d'intérêt public France 2023 fait l'objet d'une enquête préliminaire pour harcèlement moral. Les témoignages sont glaçants. 

Les fédérations sportives des sports collectifs français sont dans la tourmente. Après le football, c'est au tour du handball de voir son président être visé par une enquête judiciaire. Avant eux, c'est Bernard Laporte, président de la FFR, écarté depuis, qui était dans le viseur de la justice française. Toujours dans le ballon ovale, c'est Claude Atcher, homme fort du projet de candidature de la France à l'organisation de la Coupe du monde 2023, qui se retrouve sous le coup d'accusations suite à ses méthodes managériales alarmantes. Certains de ses anciens employés se sont lâchés pour rétablir la vérité. Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour harcèlement moral. 

«Entre les salariés, on l'appelle "Poutine", "Robespierre" ou "Caligula"»

Claude Atcher aurait fait régner la terreur au sein du Groupement d'intérêt public France 2023 selon certains de ses anciens employés. L'Equipe s'est procuré une synthèse de témoignages qui accablent les pratiques de Claude Atcher. Voici quelques uns de la centaine de témoignages présents dans cette synthèse : « Une verticalité extrême, il est mégalomane » ; « C'est une organisation dictatoriale et pyramidale avec une pointe élevée et pointue » ; « Il impose la terreur » ; « Physiquement, il impose, il domine. Verbalement, il crie, il hurle, il humilie en public devant les salariés en open space et crée une ambiance latente de violence. » « Il a un comportement menaçant, il laisse le doute que ça peut en venir au physique » ; « Il nous dit qu'il saura qui parle ». Accusé, Claude Atcher maintient sa ligne de défense. 

«Je vis une injustice»

Dans un entretien accordé à Midi Olympique, Claude Atcher s'est défendu des accusations dont il faisait l'objet. Il reconnait une certaine exigence dans les missions qu'il demande mais remet aussi la faute sur la jeune génération avec laquelle il a collaboré. « Je ne dis pas que je suis exigeant, mais très exigeant. Je ne vais pas être dans le déni, je suis comme ça. Mais cette exigence a toujours été posée pour permettre à chacun de grandir. Que je ne sois pas parfait, qu’il y ait des choses qui ne vont pas dans mon management, mes méthodes ou dans ma relation à l’autre, qu’il y ait des gens qui m’aiment ou pas, c’est logique. D’autant que j’ai plutôt tendance à avoir une personnalité clivante. Je l’ai bien compris, depuis des années. La jeune génération sur laquelle nous nous sommes appuyés n’aborde pas la valeur travail comme nous avons pu le faire dans notre engagement professionnel ; elle témoigne de difficultés à se remettre en cause et présente beaucoup de signes de détresse émotionnelle en cas d’opposition, en niant l’existence des problèmes et en accusant les autres », explique-t-il. Il estime également être victime d'un complot. « Je ne suis pas dupe. Tout ce qui s’est passé ensuite a parfaitement été orchestré par un groupe de personnes qui ont réécrit l’histoire à leur avantage », a-t-il affirmé. En attendant, la justice poursuit son enquête. 

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