Yannick Agnel : «Avec la ‘Maison des Champions’, on va aider des sportifs à réaliser leurs rêves»
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

A l’initiative de Century 21, la « Maison des Champions » va permettre à 8 talents du sport français d’être accompagné dans leur quête olympique, avec les Jeux de Paris 2024 en ligne de mire. Parrain de cette superbe initiative, Yannick Agnel se réjouit de pouvoir transmettre et apporter son expérience.

Parrain de la « Maison des Champions », c’est un joli cadeau que vous fait Century 21. Prêt à relever le défi ? Il est très important, en tant que sportif de haut-niveau, de transmettre, de passer le flambeau. C’est quelque chose de commun à beaucoup d’athlètes. Et dès le départ, avec Marie-Jo (Pérec), nous avons eu ce désir de transmission. Humblement, j’espère pouvoir délivrer quelques conseils à ces athlètes, confirmés ou en devenir. Parce que c’est souvent ce qui peut faire la différence, notamment dans les grands rendez-vous. Est-ce que quelqu’un a pu jouer ce rôle, dans votre carrière ? Une personne, une rencontre qui vous a permis de franchir un cap ou d’influencer votre parcours ? C’est arrivée, oui, bien sûr. Je pense notamment à une personne, qui m’a beaucoup apporté à des moments très compliqués pour moi. C’est Yannick Noah. Au téléphone, à plusieurs reprises, il a su faire parler sa magie – parce que c’est vraiment quelqu’un de magique. Il l’a fait pour moi mais également, de nombreuses fois, dans d’autres sports que le sien. Grâce à lui, et à d’autres personnes, je sais l’importance de ce mentorat. Je sais que ça peut vraiment faire la différence. Autant dans la manière de faire grandir un athlète que pour apporter des billets et faire grandir l’homme ou la femme. C’est aussi ça, la vision du projet, de cette « Maison des Champions ». Penser au sport, à la performance. Et à tout ce qu’il y a autour. Car un sportif, ce n’est pas uniquement une carrière faite de performances. Il y a un tas de choses à gérer, autour. Et de plus en plus nombreuses… Totalement. Un sportif de haut-niveau se doit d’être exemplaire, sur tous les points. Dans sa discipline, en effet. Mais on lui demande aussi de savoir gérer sa communication digitale, de savoir gérer sa relation aux médias, de pouvoir gérer un patrimoine… Tout ça, en plus de l’aspect sportif. C’est un job à part entière et si on n’est pas prêt, si on n’est pas conscient de tout ce qu’il y a autour, ça peut devenir compliquer à gérer. Moi qui aie pu être très bien entouré et conseillé, par ma famille, mes proches, mes amis, je le mesure. Et être accompagné par des personnes qui ont vécu cela, qui ont l’expérience, ça peut – je pense – éviter des écueils.

« Être là quand ils ont besoin de nous »

Est-ce qu’avec ce type d’accompagnement, fait d’expérience, de bienveillance et de transversalité, votre carrière aurait pu être différente ? Vous vous êtes arrêté « jeune », est-ce que vous pensez que ça aurait pu être autrement avec un autre cadre autour de vous ? Je ne sais pas, je ne pense pas. Mais il faut prendre un paramètre important en compte : pour pouvoir être accompagné, il faut être réceptif. Il faut être capable d’entendre des messages. D’ailleurs, les personnalités sportives de ce programme ont été choisies, en partie, parce qu’elles sont dans cette dynamique. Elles ont un ADN d’ouverture et d’envie d’être accompagné. Comment va se mettre en place ce suivi, cet accompagnement des athlètes ? L’idée première, c’est vraiment d’être là quand ils ont besoin de nous. Un suivi en continu, en fonction de leurs besoins. Être disponible, être un support. On aura également des moments en commun, organisés par Century 21. Des moments privilégiés, entre nous, pour partager, échanger et vivre des choses. Dans une vie d’athlète, le temps est compté. Mais c’est bien de pouvoir prendre ces temps, de visu, pour parler, écouter, apprendre, échanger. A vos côtés, on retrouve Marie-José Pérec, la légende de l’athlétisme français. Une femme discrète, qui « prête rarement son image ». Pour moi, c’est un honneur d’être le Parrain de la « Maison des Champions ». Mais c’est d’autant plus un plaisir, une fierté, que d’être aux côtés de Marie-Jo. Elle a été une inspiration pendant ma carrière, vraiment. J’ai même eu la chance de pouvoir échanger avec elle et nous nous étions aperçus que nous avions beaucoup de point en commun. Notre départ aux Etats-Unis, la gestion des retours en France, de l’image. Dans notre manière de vivre les choses, il y a une philosophie assez proche. C’est une personne que j’apprécie totalement, avec énormément de respect pour l’athlète qu’elle a été mais aussi humainement. Marie-Jo choisit ses causes, elle ne fait rien à la légère. Il y a fort à parier qu’elle suivra tout ça de très, très près (sourire). Et c’est quand même génial de se dire que nous, ancien athlète, avons la chance de participer à la réalisation des rêves de jeunes sportifs. C’est juste génial… Les 8 athlètes de la la Maison des Champions : Fantine Lesaffre (Natation), Laëticia Bapté (Athlétisme), Rima Ayadi (Boxe), Loana Lecomte (VTT Cross-Country), Claire Supiot (Natation), Maxime Vaz (Boxe), Gabriel Bordier (Athlétisme) et Yohan Ndoye-Brouard (Natation).

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