Daouda Karaboué, en fin de contrat à Montpellier, jouera son dernier match sous le maillot héraultais samedi, en finale de Coupe de France face à Tremblay en France. Avant de partir la tête haute, "Doudou" se confie, sans langue de bois.
Daouda, depuis mercredi on annonce ta signature au Toulouse Handball (TH), est-ce que c'est officiel ?
Je l'ai lu dans la presse, même sur le site du club, mais pour le moment je n'ai rien signé. C'est vrai qu'il y a des discussions intéressantes avec Toulouse mais tant que je n'ai pas de contrat sous les yeux, je ne peux pas l'annoncer et je ne peux pas fermer la porte à d'autres propositions. Une chose est sûre, je préférerais rester en France pour ma famille.
Qu'est-ce qu'il pourrait t'amener à signer au TH ?
D'abord, Toulouse a un projet vraiment intéressant. Les dirigeants sont à la recherche de joueurs d'expérience. Je leur ai parlé de mon ami Damien Kabengele (champion d'Europe avec Montpellier en 2003, NDLR) qui joue actuellement à Magdebourg et son arrivée devrait également se conclure dans les prochains jours. Nous avons tous les deux envie d'y aller mais rien n'est encore fait. Le club a également pour objectif de faire signer Jérôme Fernandez en 2011. Forcément ça compte. Le petit plus, c'est que le club me propose une reconversion, notamment à travers mon association « DK Coeur Afrique ».
Samedi, tu joueras ton dernier match avec Montpellier (finale de la Coupe de France face à Tremblay en France). Il y aura forcément de l'émotion ?
Honnêtement, non. Je le prends comme un match classique. Une finale à gagner, point ! Je l'appréhenderais différemment si l'aventure s'était terminée autrement.
Tu n'as pas apprécié que Montpellier ne renouvelle pas ton contrat ?
Ce n'est pas le problème. Je comprends qu'un club ait besoin de renouveler son effectif mais c'est la manière de le faire qui m'a déplu. C'est simplement le comportement de Patrice Canayer (entraîneur de Montpellier, NDLR) que je n'ai pas apprécié. Il a été hypocrite avec moi. Il y a deux saisons, quand il n'y avait que 4 ou 5 cadres dans l'équipe, il est venu me trouver pour me dire qu'il avait besoin de moi. Il m'a ensuite affirmé que je terminerai ma carrière à Montpellier ... avant de se raviser. Ce qui me touche le plus, c'est que j'ai appris la nouvelle par la presse en janvier, pendant la préparation de l'Euro 2010 avec l'équipe de France. Il a su trouver les journalistes mais pas moi.
As-tu eu une explication avec lui par la suite ?
Pendant l'Euro, il a fini par venir me voir à Innsbruck lors d'une réception avec les supporters. C'est là qu'il m'a expliqué qu'il avait du prendre deux nouveaux gardiens dans la précipitation, qu'il ne pouvait pas faire autrement et qu'il aurait aimé que je l'apprenne d'une autre façon.
Comment Patrice Canayer gère Montpellier au quotidien ?
Patrice gère le club comme une dictature. Il décide de tout. Mais Montpellier est un club qui joue avec le cœur. C'est ce qui lui a permis de renverser des situations incroyables dans le passé. C'est ce qui a été à la base de Montpellier et le club est en train de le perdre. Tu peux rester un grand club tout en gardant certaines valeurs. Canayer maîtrise tout mais il perd ce qui a été à la base de Montpellier: les valeurs humaines. Il suffit de voir que les légendes du club comme Laurent Puigségur et Frédéric Anquetil sont sortis par la petite porte pour comprendre que la mentalité a changé. Ces gars-là méritaient plus qu'une tape sur l'épaule.