Luc Abalo fut l’une des premières recrues du nouveau Paris Saint-Germain Handball depuis la reprise du club par Qatar Sports Investment en 2012. Après une première saison spectaculaire, le PSG peine à confirmer. L’ailier se confie sur cette période délicate du club phare du handball français.
Depuis le début de la saison, le Paris Saint-Germain Handball a quelques difficultés dans le jeu. Cela vous inquiète-t-il ?
Chaque joueur de ce groupe a déjà connu ce genre de moment difficile dans ses précédents clubs. Ce n’est pas évident de débuter une histoire, de commencer à bien jouer ensemble. On ne joue pas à la perfection mais on gagne. Comme on le dit entre nous pour blaguer : « On les écrase d’un but ! » (sourire). Il faut qu’on continue à bosser, tout simplement.
Pourtant on a parlé d’équipe de rêve l’été dernier. Qu’est-ce qu’il vous manque pour dominer le Championnat ?
Le club a fait ce qu’il fallait au niveau du recrutement pour emmener l’équipe au top niveau national. On a tous prouvé individuellement qu’on pouvait jouer dans des grands clubs européens. Cette saison, on a fait de belles choses même s’il faut corriger les petits points négatifs qui nous ont fait pêcher face à certaines équipes. Il faut qu’on arrive à jouer ensemble maintenant. Ce qui nous manque, c’est le vécu. Il faut encore qu’on apprenne à connaître nos forces et nos faiblesses. Le Paris Saint-Germain de l’année dernière n’a rien à voir avec celui de cette saison, il y a la moitié de l’effectif qui a changé ! C’est comme si on était reparti de zéro.
Si Paris est deuxième du Championnat le 22 mai, comme c’est le cas aujourd’hui, ce sera un échec ?
Bien sûr ! Quand je débute une saison, ce n’est jamais pour finir sur la seconde marche du podium. Et c’est aussi l’état d’esprit du club et des supporters.
Vous êtes actuellement la 12ème défense du championnat. Est-ce dans ce domaine que le groupe doit le plus travailler ?
C’est dur d’être 12ème défense ! Dans le hand, comme dans tous les sports, c’est par la défense qu’on gagne des matchs. Il va falloir qu’on la muscle et qu’on corrige le tir rapidement. Il faut que ça change.
La claque (38-28) reçue face à Barcelone en Ligue des champions a-t-elle été un signal d’alarme pour le groupe ?
Non ! La claque, c’était plus le match nul à Sélestat (32-32, le 12 février dernier) en championnat par exemple. Barcelone était favori sur ce match, après concernant la manière… Il n’y a rien de nouveau. On sait que notre difficulté est de jouer ensemble. Donc face à un adversaire du calibre du Barça, on repart dans du jeu individuel et dans nos travers.
À la mi-temps de ce match, vous avez pris la parole pour alerter vos coéquipiers. C’est quelque chose d’assez rare chez vous…
Je n’avais même pas vu qu’il y avait la caméra dans le vestiaire à ce moment-là. En général, devant les télés, je n’aime pas trop parler, je préfère être discret. Mais là il fallait le faire ! Quand on ne trouve pas les solutions, on essaye tous de prendre le relais pour motiver les troupes et c’est vrai que c’est un peu épuisant.
Est-ce qu’il ne faudrait pas un vrai leader qui soit ce relais entre l’équipe et le coach ?
Je ne sais pas comment réagissent les autres joueurs mais moi je n’ai pas besoin de leader, je n’ai pas besoin de suivre quelqu’un, je me gère tout seul ! Quand je suis dans un groupe, je sais ce que j’ai à faire ! C’est vrai qu’il faut des exemples, et il y en a plein dans l’équipe, mais on n’a pas besoin de chef.
Pensez-vous que d’ici la fin de la saison Paris aura enfin trouvé son jeu collectif ?
C’est ce qu’on aimerait tous ! Moi je suis quelqu’un d’impatient donc j’aime bien quand les choses arrivent assez vite. Mais je suis confiant parce que tout le monde travaille dans le même sens, joueurs et entraîneurs. Il faut surtout qu’on arrive à se parler et à s’écouter. Si ça ne marche pas c’est qu’il y a des petits problèmes à régler. C’est comme dans un couple, quand il y a un moment de crise, il y en toujours un des deux qui dit : « Faut qu’on parle ! ». Et c’est ce qu’on a fait. Depuis un moment, on a de longues discussions sur ce qu’on doit corriger, notamment techniquement. Il y a de plus en plus de communication et ça finira forcément par porter ses fruits.
Malgré les rumeurs, le discours de l’entraîneur Philippe Gardent passe donc toujours ?
Si tu veux travailler en équipe, le message du coach doit passer. Tu dois l’écouter et avoir confiance en son projet. Moi de mon côté, il passe.