Formule 1 : Avant Verstappen, ces consignes qui ont fait scandale en F1
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Dimanche, à l'occasion du Grand Prix du Brésil, Max Verstappen a créé la polémique en refusant de céder sa place à Sergio Pérez qui lutte contre Charles Leclerc pour le titre de vice-champion du monde. Une consigne d'équipe refusée par le double champion du monde qui s'ajoute à une longue liste. Le 10 Sport vous propose de découvrir les consignes d'équipes qui ont grandement fait parler dans l'histoire de la F1.

Ce week-end à Interlagos, Red Bull a défrayé la chronique. En effet, alors que Max Verstappen est déjà assuré de devenir double champion du monde, et que l'écurie autrichienne a acté le titre constructeurs, Sergio Pérez est toujours en course pour devenir vice-champion du monde. Ainsi, dimanche, Red Bull a fait passer la consigne à Max Verstappen de laisser passer son coéquipier afin qu'il glane un point supplémentaire. Consigne ignorée par le Néerlandais. « Je vous l’ai déjà dit la dernière fois les gars, ne me redemandez pas ça, d’accord. Sommes-nous clairs là-dessus ? J’ai donné mes raisons et je m’y tiens », s'est justifié Verstappen après avoir franchi la ligne d'arrivée. « Cela montre qui il est vraiment », a quant à lui lâché Sergio Pérez. Mais ce n'est pas la première fois que des consignes d'équipes font scandale en Formule 1.

2002 : Schumacher, la victoire de la honte

Le 12 mai 2002, Ferrari se présente en Autriche avec une situation claire. Michael Schumacher a remporté quatre des cinq premières courses de la saison et possède respectivement 21 et 23 points d'avance sur les deux Williams de Juan Pablo Montoya et Ralf Schumacher. De son côté, Rubens Barrichello a réalisé un début de saison catastrophique, mais c'est bien lui qui s'élance en pole en Autriche et file vers la victoire. C'est alors que Ferrari passe une consigne claire par la voix de Jean Todt : « Dans le dernier virage, tu le laisses passer. » Michael Schumacher remonte alors petit-à-petit jusqu'à se retrouver dans les échappements de Rubens Barrichello dans le dernier virage. Et le Brésilien s'exécute pour offrir la victoire à son coéquipier sous les hués du public. A leur arrivée en conférence de presse, les deux pilotes Ferrari seront même sifflés par les journalistes...

2008 : L'incroyable crashgate de Singapour

C'est probablement la consigne qui a suscité le plus grand scandale de l'histoire de la F1. En effet, lors du Grand Prix de Singapour en 2008, Flavio Briatore, alors patron de l'écurie Renault, va carrément demander à Nelsinho Piquet de planter sa monoplace pour permettre à Fernando Alonso de remporter la course. Parti 15e sur la grille, l'Espagnol est chaussé de gommes extra-tendres pour une stratégie agressive, mais lorsqu'il s'arrête, il n'a gagné que quatre positions. Par conséquent, c'est alors que Renault à l'idée de demander à Piquet de crasher sa voiture dans le 14e tour, ce qui va permettre à Alonso de remonter puis de bénéficier de faits de course pour s'imposer. La supercherie sera révélée quelques années plus tard et les sanctions tombent rapidement. Reconnus coupables Flavio Briatore est radié à vie de la F1 tandis que Pat Symonds écope d'une suspension de 5 ans. Renault de son côté va perdre ses principaux sponsors avec la banque ING et Mutua Madrilena et mettra plusieurs années avant de sortir la tête de l'eau.

2010 : «Fernando est plus rapide que toi»

« Fernando est plus rapide que toi. Peux-tu confirmer que tu as compris ce message ? ». Cette phrase résonne encore dans la tête de tous les amoureux de la Formule 1. A l'occasion du GP d'Allemagne en 2010, Fernando Alonso, qui compte bien décrocher un troisième titre mondial pour sa première saison chez Ferrari, va bénéficier d'une des plus célèbres consignes d'équipes de l'histoire de la F1. En effet, alors que Felipe Massa file vers la victoire, le Brésilien reçoit indirectement la consigne de laisser passer l'Espagnol afin qu'il récupère le maximum de points. Au 48e tour, Massa s'exécute de façon très visible et Alonso file vers la victoire. Néanmoins, alors que les consignes d'équipe sont interdites, Ferrari sera sanctionnée après la course, et Fernando Alonso perdra le titre lors du dernier GP de la saison à Abu Dhabi, offrant par la même occasion le premier sacre mondial à Sebastian Vettel.

2018 : Bottas offre la victoire à Hamilton

Plus récemment, Mercedes s'est également distinguée d'une mauvaise manière. En 2018, encore traumatisée par la lutte entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg, l'écurie de la marque allemande s'appuie désormais sur un numéro 2 beaucoup moins oppressant pour l'ancien pilote McLaren, à savoir Valtteri Bottas. Et à l'occasion du Grand Prix de Russie, le Finlandais domine largement tout le week-end et file vers la victoire à Sotchi. En effet, afin de sécuriser la première place de Lewis Hamilton au championnat du monde des pilotes, Mercedes ordonne à Valtteri Bottas de laisser passer le Britannique. L'ancien pilote Williams s'exécute et permet à son coéquipier de prendre 50 points d'avance sur Sebastian Vettel. « Sur la liste de mes victoires c'est celle dont je suis le moins fier », reconnaîtra même Lewis Hamilton après la course.

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