Formule 1 : Après la colère de Leclerc, Ferrari justifie le fiasco à Monaco !
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Moins d'une semaine après le Grand Prix de Monaco, la déception du côté de Ferrari n'est pas retombée. Il faut dire que Charles Leclerc, idéalement placé pour enfin s'imposer à domicile, a été victime d'une énorme erreur de stratégie de son écurie qui la contraint à se contenter de la quatrième place, derrière Max Verstappen, son principal rival pour le titre. Inaki Rueda, principal stratège chez Ferrari tente d'expliquer ce fiasco.

Ferrari explique le fiasco

Comment expliquer un tel fiasco pour la Scuderia ? Stratège en chef de Ferrari, Inaki Rueda donne des éléments de réponse dans des propos rapportés par Nextgen-auto.com. « Avec Charles, nous avons fait deux erreurs - la première était de couvrir Perez. Alors qu’avec Carlos nous avons réalisé très tard dans son tour que nous ne pouvions pas couvrir Perez, avec Charles nous avions un grand écart sur la Red Bull à notre avantage et nous pensions pouvoir couvrir Perez. Au début du 18ème tour, Charles avait plus de 10 secondes d’avance sur Perez. Nous pensions que cet avantage allait se réduire car Perez, en pneus intermédiaires, était beaucoup plus rapide que Charles en pneus maxi-pluie. Nous avions regardé d’autres F1, nous avions des données en direct des voitures, et nous pensions que cet écart se réduirait d’environ 10 secondes à cinq, quatre, trois au pire. Mais nous avons vu cet écart de 10 secondes se réduire - sept, six, cinq, quatre. Lorsque Charles passe la Piscine, la dernière référence de chronométrage que nous avions indique qu’il devance Perez d’une seconde. Ce à quoi nous ne nous attendions pas, c’est que Perez soit neuf secondes plus rapide au total dans ce tour, et à cause de cela, nous avons perdu la course avec Charles », explique-t-il. Finalement, deux tours plus tard, Ferrari décide d'appeler ses deux pilotes au stand pour chausser des pneus slicks. C'est la seconde erreur stratégique puisque Charles Leclerc va perdre du temps derrière Carlos Sainz lors de ce double arrêt. « Nous voulions mettre les deux voitures en pneus slicks, et au 21e tour, nous avons pensé que la piste était bonne pour les pneus slicks. En même temps que nous faisions rentrer Carlos pour essayer de garder la tête de la course, nous nous sommes dit ’Faisons rentrer Charles pour essayer de faire l’undercut sur Perez pour que nous puissions finir 1er et 2e’. En arrivant, nous avons regardé les écarts, et l’écart entre nos voitures était de cinq secondes - il était temps de faire un double arrêt. Un doppio (double arrêt en italien, NDLR) confortable se fait avec six secondes entre les voitures, mais nous avons pensé que cinq secondes et demie pourraient suffire. Comme les voitures se rapprochaient de plus en plus de l’entrée des stands, l’écart s’est réduit, et à l’entrée des stands, l’écart n’était plus que de trois secondes et demie », assure Inaki Rueda. En s'apercevant de ces données, c'est la panique chez Ferrari qui demande finalement à Charles Leclerc de rester en piste, mais c'est trop tard. Le Monégasque pousse alors un énorme coup de gueule à la radio, comprenant qu'il avait définitivement laissé filer une victoire qui lui tendait les bras. « Nous avons fait une tentative de dernière minute pour essayer de dire à Charles de ne pas rentrer, mais c’était trop tard. Il était déjà entré. Dans ce double arrêt, Charles a perdu deux secondes. C’était crucial. Pourquoi ? C’est ce qui a permis à Verstappen de sortir devant Charles un tour plus tard », ajoute Inaki Rueda qui espère que Ferrari en sortira plus fort : « Nous sommes retournés à l’usine, nous avons analysé ce que nous avons fait de bien et de mal, nous avons mis à jour nos outils, nos procédures, et nous nous assurons que nous revenons plus forts de cette expérience. » C'est en tout cas ce que doit espérer Charles Leclerc...

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