Confronté à d’importants problèmes de rebond sur ses deux monoplaces, le patron de Mercedes Toto Wolff a haussé le ton en marge du Grand Prix du Canada, accusant les autres directeurs d’écuries de ne pas vouloir régler ce problème qui touche les pilotes à géométrie variable.
La nouvelle réglementation entrée en vigueur cette année en Formule 1 a été fatale à Mercedes. Après huit saisons à dominer outrageusement la catégorie reine du sport automobile, en remportant le championnat des constructeurs de 2014 à 2021, l’écurie allemande est en grande difficulté en 2022, loin derrière Red Bull et Ferrari en terme de puissance moteur et de niveau de performance. Si les Flèches d’Argent sont montées à cinq reprises sur le podium en neuf courses disputées, elles n’ont toujours pas remporté le moindre Grand Prix. Une situation qui s’explique en partie par un problème majeur : le marsouinage. En raison de la nouvelle configuration aérodynamique des voitures, celles-ci ne cessent de rebondir sur elles-mêmes, ce qui provoque de violentes secousses aux pilotes et perturbe leur manière de conduire. Si cet effet touche à géométrie variable toutes les équipes de la grille, Mercedes est clairement l’écurie la plus touchée par ces rebonds. En atteste le comportement de Lewis Hamilton lors du Grand Prix d’Azerbaidjan, qui se plaignait d’un important mal de dos et qui a eu toutes les peines du monde à s’extraire de son baquet une fois la course terminée. C’est dans ce contexte qu’une réunion réunissant les dix patrons d’écurie et la FIA a eu lieu ce week-end, en marge du Grand Prix du Canada, afin de trouver des solutions pour mettre fin au marsouinage pour l’ensemble des pilotes. Une réunion au cours de laquelle le ton est rapidement monté, une altercation virulente ayant eu lieu entre le directeur de Mercedes Toto Wolff et son homologue de Red Bull Christian Horner. Un clash sur lequel l’autrichien a accepté de revenir, tout en dénonçant l’attitude de ses rivaux.
F1 : Hamilton et Schumacher peuvent trembler, Verstappen est inarrêtable https://t.co/WiU97IsDgZ pic.twitter.com/XwWKYf8usR
— le10sport (@le10sport) June 20, 2022
« C’est juste pitoyable »
« C'est un sport dans lequel on essaie de conserver un avantage compétitif ou d'en gagner un. Mais cette situation est clairement allée trop loin. Tous les pilotes, au moins un par équipe, ont dit qu'ils avaient mal après Bakou, qu'ils avaient eu du mal à maintenir la voiture en piste ou qu'ils voyaient flou » a déclaré Toto Wolff dans des propos rapportés par Motorsport.com. « Les directeurs d'équipe qui essaient de manipuler ce qui est dit pour conserver un avantage compétitif et essayer de faire de la politique, quand la FIA essaie de trouver une solution rapide pour au moins placer les voitures dans une meilleure situation, sont hypocrites. Et c'est ce que j'ai dit [lors de la réunion] » a-t-il ajouté, en expliquant ne pas vouloir simplement défendre les intérêts de l’écurie qu’il dirige : « Je ne parle pas uniquement de Mercedes. Toutes les voitures ont souffert d'une manière ou d'une autre à Bakou, et c'est encore le cas ici. Les voitures sont trop rigides. Elles rebondissent, ou appelez ça comme vous voulez. Il y a des effets à long terme que l'on ne peut même pas juger. C'est un risque pour la sécurité, et faire des petites manipulations dans le dos, ou briefer les pilotes, c'est juste pitoyable ».