Un transfert du PSG «au cœur d’une polémique», un problème est identifié
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Apparaissant comme une opportunité de marché, lui dont le bail arrivait à expiration à l’AC Milan, Gianluigi Donnarumma a rejoint le PSG dans un contexte délicat, alors que Keylor Navas était alors un titulaire indiscutable dans la capitale. Une concurrence qui n’a pas facilité l’intégration du champion d’Europe italien comme l’analyse Jérôme Alonzo.

Jeune, talentueux, libre… Gianluigi Donnarumma remplissait tous les critères de la recrue parfaite à l’été 2021, au sortir d’un Euro spectaculaire de la part du portier italien. Le PSG n’a donc pas hésité à mettre la main sur lui, et ce malgré la présence de Keylor Navas dans les rangs parisiens. La concurrence entre les deux hommes n’a pas toujours été simple au PSG, incitant l’ancien du Real Madrid à plier bagage cet hiver. De son côté, Gianluigi Donnarumma peut désormais souffler et enchaîner les matches sans crainte de perdre sa place. A l’occasion d’un entretien publié sur le site de la Ligue 1, Jérôme Alonzo revient sur la situation compliquée qu’a traversée l’Italien ces derniers mois.

« Il était au cœur d’une polémique qu’il n’a pas déclenchée »

« C’est un cas particulier. Il est arrivé au club alors qu’il y avait déjà un monstre à son poste (Keylor Navas). Il était au cœur d’une polémique qu’il n’a pas déclenchée sur les gardiens n°1 et n°1 bis. Et je trouve que sa progression a été ralentie à cause de ça. Il pourrait être encore meilleur aujourd’hui, estime l’ancien gardien du PSG, aujourd’hui consultant sur Prime Video. Car un jeune gardien ne progresse pas autant dans une saison en jouant 40 ou 25 matchs…Il est toujours à un très haut niveau, mais pas à un niveau supérieur de celui qu’il avait à l’Euro avec l’Italie. »

« A son arrivée au PSG, tout le monde avait en tête l’image de son Euro »

Le statut avec lequel est arrivé Gianluigi Donnarumma, renforcé par ses prestations impressionnantes à l’Euro faisant de lui le meilleur joueur du tournoi, n’a pas non plus aidé le numéro 99 du PSG dans son intégration selon Jérôme Alonzo : « Pour le Parisien c’est comme avec les surdoués : tu en attends toujours plus. Et surtout à son arrivée au PSG, tout le monde avait en tête l’image de son Euro après lequel beaucoup s’accordaient à dire qu’il était le meilleur gardien au monde. En arrivant au PSG, on s’attendait donc à monts et merveilles de sa part. Sauf qu’en réalité, il n’a joué qu’un match sur deux avec en plus le match du Real qui a eu un effet désastreux sur sa progression… »

« Etant un des plus grands espoirs du poste, on ne passe rien à Donnarumma »

« Il est très bon dans ce qui est très difficile à faire. Il réussit beaucoup d’arrêts impossibles ! Donnarumma réalise des choses que lui seul est capable de faire. En revanche, il prend des buts évitables, comme celui contre le Bayern (0-1, 8e de finale aller de Ligue des Champions). Ce match résume bien son profil. Même s’il y a des joueurs responsables sur le but munichois, il doit la sortir. En revanche, l’arrêt d’après sur Choupo-Moting en laissant trainer la main pour empêcher le 0-2, c’est un arrêt que peu de gardiens au monde peuvent accomplir », poursuit Alonzo, analysant ses axes d’amélioration pour échapper aux critiques : « Techniquement, je trouve qu’il a du mal sur les ballons près de lui et sans trop de force. C’est paradoxal, mais je pense qu’il a une vraie marge de progression sur les frappes moyennes. Car il doit être capable de faire mieux que ça. Dans les compartiments du jeu très compliqués, l’Italien est l’un des meilleurs en Europe. Ce qui est compliqué il l’a dans les gants. (…) Étant un des plus grands espoirs du poste, on ne passe rien à Donnarumma. C’est le jeu quand tu es un phénomène. A Monaco, le PSG perd 3-1, mais sans lui, il perd 6-1. Et là, la défaite aurait eu un tout autre impact. Même chose en Coupe de France à l’OM (2-1), où tu peux perdre 4 ou 5-1. Même contre le LOSC, il réussit un arrêt incroyable après 1’30. Et personne ne s’en souvient, du fait du scénario du match (4-3). Donc tout ça, ses défenseurs le voient bien eux. Ils perçoivent les choses différemment des médias et se rendent compte que dans ce contexte actuel au PSG c’est peut-être là que Donnarumma est en train de progresser le plus depuis son arrivée. »

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