Après la France, le plan B de Zidane en train de tourner au fiasco ?
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Désireux de prendre la succession de Didier Deschamps sur le banc de l’équipe de France, Zinedine Zidane a assisté impuissant à la prolongation du sélectionneur tricolore jusqu’en 2026. L’ancien technicien du Real Madrid doit donc regarder ailleurs s’il souhaite reprendre du service, et l’option Juventus fait partie des plus crédibles. Faut-il encore pour cela que Massimiliano Allegri cède sa place, un scénario loin d’être écrit. 

Zinedine Zidane ne s’en cache pas, il rêve de faire son retour en équipe de France, et le plus tôt était le mieux pour le technicien tricolore, libre depuis son départ du Real Madrid en mai 2021 et désireux de retrouver un poste. « Je le serai (sélectionneur), je l’espère, un jour. Quand ? Ça ne dépend pas de moi, déclarait Zizou dans un entretien accordé à L’Équipe à l’occasion de son cinquième anniversaire en juin dernier. L’équipe de France, c’est la plus belle des choses qui me soient arrivées ! (Il met sa main sur son cœur.) Mais vraiment ! C’est le summum. Et donc, comme j’ai vécu ça et qu’aujourd’hui je suis entraîneur, l’équipe de France est bien ancrée dans ma tête. » Malheureusement pour lui, la place est prise actuellement par l’indéboulonnable Didier Deschamps, prolongé par le président Noël Le Graët jusqu’en juin 2026, lui permettant de pouvoir rester à son poste pour l’Euro 2024 et la prochaine Coupe du monde. Zinedine Zidane doit donc regarder ailleurs.

La Juventus apparaît comme l'unique piste solide et crédible, mais...

Mais que vise Zinedine Zidane, exigeant lorsqu’il s’agit de préparer son retour sur un banc de touche ? « Quand j’étais joueur, j’avais le choix, presque tous les clubs. Entraîneur, il n’y a pas cinquante clubs où je peux aller. Il y a deux ou trois possibilités », reconnaissait-il au printemps dernier dans L’Équipe., affichant clairement ses ambitions : « Si je repars dans un club, c’est pour gagner. Je le dis en toute modestie. C’est pour cela que je ne peux pas aller n’importe où. »  Une arrivée en Premier League est déjà à exclure pour lui, avec sa maîtrise limitée de la langue anglaise. « Quand on me dit : “Tu veux aller à Manchester '” Je comprends l’anglais mais je ne le maîtrise pas totalement, justifie Zidane. Je sais qu’il y a des entraîneurs qui vont dans des clubs sans parler la langue. Mais moi, je fonctionne autrement. Pour gagner, plein d’éléments entrent en jeu. C’est un contexte global. Moi, je sais ce dont j’ai besoin pour gagner. » Un obstacle encore présent lorsqu’il s’agit d’une éventuelle nomination au sein d’une autre équipe nationale. Le Brésil, le Portugal et les États-Unis lorgne l’ancien meneur de jeu des Bleus après la fin de la Coupe du monde, mais Zinedine Zidane ne s’imagine pas ailleurs qu’en équipe de France en cas de reconversion comme sélectionneur. Outre la langue, l’idée d’un déracinement n’enchante pas non plus le principal intéressé.

De son côté, le PSG, et plus particulièrement l'Émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani, rêve toujours de Zinedine Zidane d’après L’Équipe, et ce malgré la nomination de Christophe Galtier sur le banc de touche parisien l’été dernier. Comme vous l’avait révélé le10sport.com, l'enfant de la Castellane apparaît comme le grand rêve des propriétaires qataris, mais ces derniers devront se montrer convaincants pour séduire un Zidane pas vraiment emballé par le fonctionnement du PSG. En revanche, la Juventus semble avoir tous les arguments nécessaires pour l’attirer. Passé par Turin entre 1996 et 2001, Zidane connaît la maison bianconero et maîtrise la langue italienne. Les retrouvailles entre les deux parties n’ont jamais pu se faire alors que les dirigeants turinois ont déjà songé par le passé à nommer leur ancien joueur sur le banc. La possibilité de voir enfin Zinedine Zidane retrouver l’Italie en fin de saison semble alors plausible, mais Massimiliano Allegri n’a pas dit son dernier mot et compte, comme Didier Deschamps, s’accrocher à son poste. La situation lui est d’ailleurs favorable aujourd’hui. 

Allegri encore loin d’être parti

Menacé en début de saison après les mauvaises performances de la Juve, Massimiliano Allegri a repris du poil de la bête. Grâce à son succès contre Udinese (1-0) samedi, sa huitième victoire consécutive en Serie A, la Vieille Dame a chipé la place de dauphin à l’AC Milan, se rapprochant du leader napolitain en attendant la fin de cette 17e journée de championnat. Allegri s’appuie sur une solidité défensive retrouvée et entame cette seconde partie de saison avec une grande motivation. Après une campagne de Ligue des champions ratée, l’entraîneur italien peut également espérer se rattraper en Europe avec la Ligue Europa, en commençant par des barrages contre le FC Nantes dans les prochaines semaines. Selon CalcioMercato.it, Allegri pourrait profiter du récent scandale à Turin lié aux sérieux doutes sur les bilans financiers de la Juventus ayant entraîné la démission du conseil d’administration pour solidifier son rôle en interne, et voir ses fonctions évoluer afin d’avoir un profil de manager complet, lui permettant d’apparaître comme un élément central du nouveau projet mis en place.

Avec son engagement jusqu’en 2025, Massimiliano Allegri peut aussi compter sur un contrat solide à environ 9M€ par an (primes comprises) qui fera réfléchir à deux fois la Juventus avant d’envisager un licenciement, et ce même si la série de bons résultats ne perdurait pas dans le temps comme le développe CM.it. Les spéculations autour de Zinedine Zidane et la Juventus paraissent ainsi futiles dans le contexte actuel, de quoi rendre encore plus flou l’avenir du Français. 

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