Interrogé sur la situation du FC Nantes, Vahid Halilhodzic a lâché ses quatre vérités, dévoilant les mésaventures qui lui sont arrivées alors qu'il était en poste. Un message empli de déception.
Alors que la valse des entraîneurs se poursuit du côté du FC Nantes avec l'arrivée récente d'Antoine Kombouaré - le 4e de la saison, le 18e sous l'ère Waldemar Kita -, que les rumeurs de ventes s'enchaînent et que les Kita sont de plus en plus décriés, certains anciens ne mâchent pas leurs mots sur ce qu'il se passe chez les Canaris. Pour autant, la situation actuelle dans laquelle est plongée le club est plus que critique et tous souhaitent que le maintien puisse être assuré. C'est notamment le cas de Vahid Halilhodzic, ancien entraîneur du FC Nantes entre octobre 2018 et juillet 2019, qui a livré son point de vue sur la crise que traverse le club dans un entretien accordé à L'Équipe. Même s'il soutient Antoine Kombouaré, c'est avec une immense déception que l'actuel sélectionneur du Maroc avoue ne pas comprendre qu'un tel club soit géré de la sorte.
« Ce qui ressortait, c'était de l'improvisation et de l'incompétence à tous les niveaux »
« Je suis parti car je n'étais pas d'accord avec la politique sportive du club. La tête haute. Quand l'entraîneur n'a aucune influence... Ce n'est quand même pas au club de décider qui va jouer ou qui va partir. Je n'étais pas d'accord. Ce qui ressortait, c'était de l'improvisation et de l'incompétence à tous les niveaux. [...] Je voulais vraiment aider, reconstruire quelque chose de durable. Je voulais qu'on puisse envisager l'Europe. On avait établi une liste de 55 joueurs, cinq joueurs par poste en fonction des départs et des besoins, en sachant qu'il faut aussi compter sur la formation, qui forme de temps en temps de bons joueurs. Mais on n'a pas pu en engager un, même pas un joueur en fin de contrat. Derrière, il y a un business qui se fait. J'ai compris les choses, comment ça se passe, et je suis parti. On avait ciblé des joueurs en fonction des moyens. Mais un jour, on vous dit : "Oui, oui, on va le faire" ; puis un autre, que c'est cher. Quand, pour un joueur à 90 ou 100 000 bruts, on commence par proposer 25 ou 30 000, c'est sûr, il ne viendra pas. Et que quelqu'un de l'extérieur au club amène des joueurs, ça, je ne pouvais pas l'accepter. En arrivant, je pensais pourtant travailler sur la durée, finir ma carrière à Nantes, voire même devenir peut-être à terme dirigeant, en préparant une politique sportive. Je suis parti vraiment déçu, j'attendais autre chose. Maintenant, c'est son club (à Waldemar Kita), il a investi. Mais sportivement, ça ne peut pas être comme ça... Ça peut se retourner contre toi », a confié Vahid Halilhodzic à L'Équipe.