Comment battre l’OM et le PSG
La rédaction

Avant le Clasico de ce soir, direction le tableau noir ! Car l'Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain sont loin d'être invincibles. Et on vous dit même comment les battre.

LE TABLEAU D'ANTOINE KOMBOUARE

QUELLE ORGANISATION CONTRE L'OM ? 4-3-3 : Avec Makelele et Chantôme à la récupération, Bodmer un cran plus haut. La présence athlétique de l'OM, et l'activité de Lucho, va contraindre Antoine Kombouaré à renforcer son milieu de terrain. L'exemple à suivre, c'est la disposition et l'animation du Losc, notamment lors du dernier Marseille-Lille (1-2). Comme l'ont fait Cabaye, Mavuba et Balmont, le trio parisien devra couper la relation Lucho-attaquants et surtout s'imposer sur les deuxièmes ballons, ingrédients favoris de l'Argentin dans la redistribution du jeu. Ce 4-3-3 devient un 4-5-1 en phase défensive avec les replis impératifs de Nenê et Giuly sur les côtés. L'homme clé de cette organisation : Mathieu Bodmer. Si Paris veut s'imposer au Vélodrome, ça passera nécessairement par l'ancien lillois, prometteur n°10 aux premières heures de sa carrière. Sans chef d'orchestre, Paris déchantera.

LA CONSIGNE« Il faut d'abord y croire... », lance en souriant Mickaël Landreau, gardien de Lille, peu bavard pour la suite de l'explication. Mais plutôt que de s'en remettre à Dieu, Paris devra surtout montrer la même agressivité qu'au match aller (34 fautes, 17 de chaque côté). Et faire ce que le PSG fait de mieux : démarrer ses matchs pied au plancher. Paris est la seule équipe, avec Nancy, à avoir inscrit plus de buts en première période qu'en seconde : 15 / 14. Ça tombe bien : chaque défaite de l'OM correspond à une ouverture du score adverse. Comme à l'aller, par exemple : Paris avait fait la différence par deux fois, en moins de 20 minutes (Nenê 9e, Hoarau 19e).

LE POINT FAIBLEEntre un Taye Taïwo totalement dénué d'intelligence tactique et un Gabriel Heinze à l'agonie sur les sprints dépassants quatre mètres, Marseille ne pouvait pas se trouver plus évident talon d'Achille : le poste d'arrière-gauche. De l'autre côté, Rod Fanni donne un poil plus de garantie. Mais les flans marseillais sont souvent perméables et Paris doit frapper dans ces zones.

D'autant plus que le PSG a les armes pour ce faire : Nenê et Giuly, encore eux. Face à Montpellier la semaine passée, ils sont successivement à l'origine des deux buts parisiens. Leur vitesse et leur technique seront leur meilleur poison. Et pour peu que Jean-Eudes entre en cours de jeu pour cadrer un tir (ce qu'il n'a réussi qu'une seule fois cette saison, en trois tentatives), sait-on jamais...

LE TABLEAU DE DIDIER DESCHAMPS

QUELLE ORGANISATION CONTRE LE PSG ? Face aux grosses écuries (Lyon, Manchester United, Lille), Didier Deschamps a opté pour un 4-2-3-1. Un système a deux récupérateurs et une pointe qui n'a pas vraiment fait ses preuves sur le plan comptable (deux nuls, une défaite). A l'inverse, l'OM a réalisé tous ses bons matchs (Lille – match aller, Rennes) dans un 4-3-3. « Contrairement à Antoine qui n'a pas énormément de possibilité, Didier peut organiser son équipe de plein de façons différentes, explique Bernard Casoni, entraineur d'Evian-Thonon, tombeur de l'OM en Coupe de France. Mais je ne pense pas qu'il mette une organisation en place spécialement pour jouer contre Paris. Il fera en fonction de la forme de ses joueurs. » Même pas une petite compo' offensive, histoire de ne pas se faire surprendre à la maison ? « Il faudra être patient et, je pense, attendre la seconde mi-temps, poursuit Casoni. En première période, Paris joue chez l'adversaire. Mais en seconde, très souvent, un bloc de six joueurs joue très bas et les autres sont devant. Donc s'il faut mettre le paquet et basculer dans une logique plus offensive, c'est plus dans la deuxième partie du match. »

LE POINT FAIBLEParadoxalement, le point fort du PSG devient très souvent son point faible : les milieux offensifs. Nenê à gauche, Giuly à droite. Dans son traditionnel 4-4-2, Antoine Kombouaré mise sur l'activité de ses deux joueurs de couloir. Une paire qui peut faire très mal, notamment en début de rencontre, mais qui pêche très souvent dans le repli défensif. L'effort est psychologique pour Nenê, avare de travail défensif, et physique pour Ludo Giuly, cramé par ses 34 printemps une fois l'heure de jeu passée. Coupée en deux, la formation parisienne se désunit au fil des minutes et s'expose notamment quand l'adversaire joue dans les intervalles. Auxerre, maitre dans l'art d'exploiter les espaces entre les lignes (merci Pedretti), l'a démontré en battant deux fois le PSG cette saison (2-3 et 1-0).

LA CONSIGNE Younès Belhanda (Montpellier) : « En première période, ils jouent tous les coups à fond, surtout les 20 premières minutes. Il faut bien rester en place. Après, en seconde période, ils ont une baisse de régime. C'est normal, ils ont joué beaucoup de match depuis le début de saison, donc physiquement, ils accusent le coup. » Présent sur quatre tableaux pendant près de sept mois, Paris a laissé énormément d'énergie depuis le début de la saison. « Paris s'est montré très cohérent pendant six mois, mais là, je ne les reconnaît plus, commente Bernard Casoni. L'usure physique a entrainé des difficultés psychologiques, et inversement... Quand la victoire est au rendez-vous, ça passe tout seul. Par contre, quand ça ne sourit plus, c'est là que les problèmes commencent. » Conséquence, après l'heure de jeu, le PSG s'éteint et n'a marqué que 10 de ses 41 buts dans la dernière demi-heure (contre 21 pour le Losc). Marseille va donc devoir patienter et faire la différence dans le money time. Mais l'OM sait faire : c'est entre la 76e et la 90e que la bande à Gignac a marqué le plus de buts (9).