Ancien directeur sportif emblématique de Monaco, Henri Biancheri accuse. Entre l'incompétence des dirigeants et la responsabilité du Prince Albert, tout le monde y passe. Et notamment Marc Keller, remercié par l'ASM hier.Henri, à quoi est due la relégation de l'AS Monaco ? Pour en arriver là, il y a eu beaucoup d’erreurs de faites. De gestion, de compétences des gens en place, de choix des personnes qui ont et ont eu des responsabilités. Les gens à la tête du club n’avaient pas le calibre. Ils pensaient certainement bien faire mais ils se sont plantés. Si vous avez une 2CV, vous ne pouvez pas gagner le Grand Prix de Monaco. Etienne Franzi est unanimement reconnu comme un bon gestionnaire et c’est le cas. Après en ce qui concerne sa connaissance du football… Il n’a pas su choisir non plus les gens compétents. On récolte ce que l’on sème. C’était prévisible parce qu’on n’a pas su anticiper que ce soit au niveau des pros et même à la formation.
C’est le Prince Albert qui a nommé Etienne Franzi. Est-il responsable lui aussi du fiasco monégasque ? Oui, il a une part de responsabilité. Il a fait confiance à des gens incompétents. Mais il ne peut pas tout faire. Marc Keller a une énorme responsabilité. Son action est un désastre ! Il est incompétent mais invirable. Il est là pourquoi ? Parce qu’il est proche du Prince Albert. Et c’est pareil pour Michel Aubéry, l’un des principaux recruteurs et décideur au club, qui est l’un des plus proches amis du Prince. Ces gens sont là par piston. On n’arrive pas la gueule enfariné dans le football. On n’engage pas des peintres en bâtiment. Et c’est le grand problème actuel. La compétence, ça ne s’achète pas. Il y a un grand ménage à faire.
Mais le déclin de Monaco ne date pas d’aujourd’hui… La plus grosse perte pour Monaco a été le départ de Jean-Louis Campora. C’est grâce à lui que Monaco a existé au plus haut niveau. Son départ à été un désastre pour le club. Sous son ère, Monaco avait une identité, une stabilité et un poids dans le foot français. A la Ligue quand il parlait, excusez-moi l'expression, tout le monde fermait sa gueule, à commencer par Jean-Michel Aulas qu’on considère maintenant comme le patron du foot français. Le prince Régnier avait une grande estime et confiance en lui et c’était réciproque. C’est aussi ce qui a permis à l’ASM de se maintenir en haut de l’affiche.