Foot : la malédiction du nouveau Zidane
Thomas Berthelot

Lorsqu’un jeune footballeur français, milieu offensif réussit de belles performances, l’ombre de Zinedine Zidane plane autour de lui. Sa vista, son élégance, son génie, sa technique ont fait rêver beaucoup de générations. Une comparaison qui, au final, fait plus du mal que de bien aux jeunes espoirs, pas encore prêts psychologiquement.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, être comparé à Zidane représente souvent une malédiction qui poursuit le joueur pour le reste de sa carrière. Les médias en ont couronné énormément de « nouveaux Zidane ». Des comparaisons qui sont pour la plupart du temps assez superficielles. Les origines, elles aussi sont l’un des éléments jouant un rôle dans la comparaison. .

Meghni, le premier d’une longue série

Le premier, c’est Mourad Meghni. Le meneur de jeu est franco-algérien comme Zidane. Les éloges ont commencé dès le plus jeune âge pour lui (16 ans). À ce moment-là, Meghni ne jouait pourtant que dans les équipes de France jeunes. Un titre octroyé alors que Mourad Meghni n’a même pas su démontrer tout son talent plus tard, au niveau professionnel, dans des championnats majeurs tel que la Ligue 1 ou la Serie A. Il évoluera par la suite dans les championnats algériens et qataris. On disait pourtant de lui qu’il avait dans les pieds « plus de technique pure que Zidane ». Meghni finit par jouer pour l’équipe nationale algérienne à neuf reprises entre 2009 et 2010.

Le doublé de Marvin Martin

Marvin Martin est un autre « nouveau Zidane » en puissance. Lors de sa toute première sélection en équipe de France, Martin est double buteur. Il rentre à la 76e minute face à l’Ukraine alors que le score est nul (1 – 1). Il éclabousse alors le dernier quart d’heure de tout son talent. Finalement, les Bleus l’emportent (4 – 1). Marvin Martin marque à deux reprises et réalise une passe décisive. À l’époque, avec ce record de précocité, Marvin Martin faisait mieux que Zinedine Zidane. Le journal Le Parisien titrera en Une, « Est-il le nouveau Zidane ? » . Finalement Martin ne confirmera jamais les espoirs placés en lui. La faute notamment à des soucis physiques.

Meriem n’a jamais confirmé

Camel Meriem est une autre victime de l’appellation « nouveau Zidane ». D’origine algérienne, comme Zidane. Il poussera la comparaison, jusqu’à rejoindre très jeune les Girondins de Bordeaux, le club qui avait permis à Zidane de faire décoller sa carrière.
Zidane lui-même osera la comparaison, l’invitant à « reprendre le flambeau à Bordeaux et en équipe de France ». Chez les Bleus, malheureusement, ce ne sera que trois sélections avec le numéro 10 entre 2004 et 2005. En Ligue 1, les supporters marseillais se rappelleront de sa belle saison en prêt, alors que son passage à Bordeaux sera anecdotique au final.

Gourcuff, l’héritier

Le plus marquant de la liste : Yoann Gourcuff. Qualifié « d’héritier » par le quotidien, l’Équipe, Gourcuff était un footballeur assurément doué. L’ancien milanais a par moment éclaboussé la France de son talent, notamment avec sa saison époustouflante aux Girondins de Bordeaux en 2008-2009. Les médias tenaient sans doute le premier joueur qui pouvait assumer la comparaison. C’était sans son compter sur le physique défaillant de Gourcuff et son incapacité à gérer la pression.

Nasri, né à Marseille comme Zidane

Samir Nasri a lui aussi été appelé le « nouveau Zidane ». Meneur de jeu, né à Marseille de parents d’origines algériennes. Son début de carrière est tonitruant à l’OM. Pareil pour son départ à Arsenal, en Premier League. L’acclimatation est réussie, Nasri brille, tout comme à Manchester City par la suite. Malheureusement pour lui, en Équipe de France, c’est plus compliqué. Il n’aura jamais su réellement lancer son aventure chez les Bleus. La faute à des polémiques et un comportement par moment pointé du doigt. Si la carrière de Nasri en club sera au final très correcte, ce ne sera pas le cas en Équipe de France.

Ben Arfa, le plus grand gâchis ?

Remarqué très tôt dans l’émission À la Clairefontaine, Hatem Ben Arfa avait de l’or dans les pieds. Tous les plus gros joueurs de foot français qui ont côtoyé HBA sont unanimes. Le talent de Ben Arfa surpassait la quasi-totalité des footballeurs mondiaux. Ce qui pose encore une fois problème, c’est le comportement du joueur au sein d’un collectif. Comme l’expression l’indique : les génies sont parfois incompris. Un souci récurrent avec la génération 87. Une génération longtemps qualifiée de « génération dorée », mais qui n’a jamais confirmé. À l’exception de Karim Benzema, pourtant le moins en vue dans les catégories de jeunes. Et peut-être finalement celui qui se sera le plus approché de l’ancienne légende des Bleus.

Articles liés