Le Graët-Blanc : les points de désaccord
La rédaction

Laurent Blanc a annoncé hier qu’il ne continuait pas l’aventure avec l’Equipe de France, au terme d’une saison éprouvante. Ses rapports avec le président de la FFF, Noël Le Graët, ne sont sûrement pas étrangers à son départ. Le 10 Sport a relevé quatre points de désaccord entre les deux hommes

Désaccord sur le contrat Laurent Blanc, arrivé après la Coupe du Monde 2010, avait un contrat qui courait jusqu’au 30 juin 2012. Bien avant l’Euro, le champion du monde 1998 avait souhaité y voir plus clair sur son avenir, à savoir prolonger son contrat. Mais Noël Le Graët ne l’avait pas entendu de cette oreille, expliquant que la prolongation de Blanc ne se ferait qu’en cas de bon résultat en Pologne-Ukraine (à savoir un quart de finale). Pourtant, lors de sa prise de fonction, l’ancien président de Guingamp voulait le faire prolonger. Le « Président » a prit cette réponse comme un manque de confiance et de considération, malgré le travail fourni pour faire oublier Knysna. Pourtant, lorsqu’il a rencontré le président de la FFF il y a quelques jours, Blanc avait toujours dans l’idée de prolonger, toujours pour les quatre prochaines années. Noël Le Graët ne voulait que deux ans de plus, avec plusieurs revendications. Et si le Cévenol était prêt à faire des concessions, il ne voulait pas céder.

Trop d’économies demandées
Noël Le Graët, qui cherche à faire 2 millions d’euros d’économies, souhaitait que Laurent Blanc reste aux manettes de la sélection, mais en réduisant son staff (23 membres actuellement). Certains membres faisaient d’ailleurs partie d’une « liste noire », et pas des moindres. Fabien Barthez (absent en Ukraine, ce qui n’a pas plus au président de la 3F), Alain Boghossian ou Henri Emile étaient notamment ciblés comme partants. Une demande qui n’aurait pas plu au Cévenol. Toujours dans la même optique de réaliser des économies, Le Graët ne voulait plus des mises au vert à Enghien-les-Bains les veilles de matchs au Stade de France, au lieu de rester à Clairefontaine. Ces propositions, Laurent Blanc a dû les prendre comme une invitation à quitter sa fonction, ce qu’il a fait hier.

L’affaire des quotas
C’est une histoire qui avait ébranlé le sélectionneur français. Le 28 avril 2011, l’affaire est lancée par le site Mediapart, qui rend compte d’une réunion du 8 octobre 2010. Lors de cette entrevue, le DTN François Blaquart, explique qu’il veut limiter le nombre de joueurs d’origine étrangère formés en France qui prennent une autre nationalité par la suite. Laurent Blanc et Erick Mombaerts, entraîneur des espoirs, sont favorables à cette idée. Cette affaire, qui fait débat dans toute la France, fragilise la position de l’ancien défenseur de l’équipe de France. Bousculé par cette affaire, il s’exile pendant une semaine, et à même pensé à démissionner de son poste. Même si l’affaire s’est tassée depuis, nul doute qu’elle est toujours présente chez l’ancien joueur de l’Inter.

Le Graët ne l’a pas choisi
Lorsque Laurent Blanc a été désigné comme le successeur de Raymond Domenech après le fiasco sud-africain, Noël Le Graët n’était pas le président de la Fédération française de football. A cette époque-là, Fernand Duchaussoy avait pris la place de Jean-Pierre Escalettes, jusqu’à l’élection de Le Graët en juin 2011. Un détail ? Pas tant que ça, car le feeling n’est jamais passé entre les deux hommes, qui n’ont jamais réussi à discuter durant l’année écoulée (leur dernière entrevue n’a durée que deux heures). Et ce manque de communication a un impact important sur le départ de Laurent Blanc. La donne aurait-elle été différente si Noël Le Graët avait lui-même choisi l’ancien technicien de Bordeaux ? Si il avait été à la tête de la FFF, aurait-il choisi quelqu’un d’autre, alors que Blanc faisait l’unanimité aux yeux des Français ? Tant de questions qui pouraient ne pas avoir de réponses.

Rémi dos Santos