Laurent Blanc et Noël Le Graët se laissent un délai de réflexion avant de se rencontrer pour décider de la poursuite ou non de l’aventure. En cas de non-prolongation du sélectionneur, qui présente le profil pour reprendre les Bleus ?
Laurent Blanc sera-t-il encore le sélectionneur de l’équipe de France le 15 août lors de la rentrée des Bleus face à l’Uruguay. Noël Le Graët, président de la Fédération française, s’interroge sur la capacité du « Président » à pouvoir encadrer la jeune génération et à pouvoir en tirer le meilleur après le semi-échec de l’Euro 2012. Les questions sont tout aussi vivaces dans l’esprit de Laurent Blanc qui entretient de fraîches relations avec la Fédération et semble avoir été « trahi » dans l’attitude par certains de ses joueurs. S’il venait à partir, qui pourrait avoir le profil parfait pour lui succéder ? Petit tour d’horizon.
Didier Deschamps Le besoin d’un entraîneur à poigne se fait sentir avec cette jeune génération. S’affirmer et vivre dans les conflits, Didier Deschamps sait faire. Gagner des titres aussi. DD rêve du poste et surtout, il est totalement disponible puisque son départ de Marseille arrangerait tout le monde à l’OM, à commencer par lui-même. Mais le Basque compte trop peu de partisans au sein de la Fédération pour s’y projeter aussi rapidement.
Paul Le Guen Le Breton a conduit Oman au 4e tour qualificatif pour la Coupe du monde 2014. Un stade jamais atteint auparavant par le petit sultanat. Si Oman ne devrait pas atteindre le Brésil dans deux ans à la suite de sa défaite face au Japon (3-0) et de ses matchs nuls contre l’Australie (0-0) et en Irak (1-1), les résultats de PLG sont déjà probants et démontrent sa capacité à diriger une sélection après avoir obtenu des titres en club. Mais les difficultés de communication du Breton apparues au PSG peuvent être rédhibitoires avec nos solistes. Son conflit avec Hatem Ben Arfa à l’OL en atteste.
Marcel Desailly Le « Rock » prépare sa reconversion et a été contacté par Swansea pour diriger les Gallois en Premier League. « Tout semblait bien, mais c'était trop tôt. Je passe actuellement mon diplôme. L'idée est de d'abord prendre une sélection pour faire mes armes et ensuite de prendre un club », nous confiait-il le 11 juin. L’équipe de France apparaît ainsi trop élevé pour lui, mais tout est souvent question d’opportunité. Arsène Wenger Wenger a bien évidemment le parfait profil, d’autant qu’il s’est longtemps interrogé sur son avenir à Arsenal. Le Graët ne s’y est pas trompé puisqu’il avait coché son nom en gras pour prendre la suite de Blanc au cas où. Mais le boss des Gunners n’est plus disponible a priori, puisqu’il a décidé de rester à Arsenal.
Luis Fernandez Un grand ancien de l’équipe de France, comme Luis Fernandez, pourrait aussi avoir le profil, d’autant qu’il n’occupe plus de banc de touche aujourd’hui. Un challenge comme celui-là le fait sans doute rêver. Mais pas sûr qu’on pense à lui du côté de la FFF.
Rudi Garcia La réussite du technicien lillois plaide pour lui. Il apporterait un vent de nouveauté sur la sélection, doublée d’une crédibilité indéniable. Il a clairement le profil du poste. A un détail près : il n’est pas libre et le LOSC ne le lâchera pas.
Une solution interne Depuis de longues années, la DTN tient la main sur les décisions entourant l’équipe de France. Après le fiasco Domenech, elle l’avait cédé pour accepter l’unanimité autour du nom de Laurent Blanc. Mais les vieux réflexes sont encore là. Erik Mombaerts, qui présentent enfin de bons résultats avec les Bleuets en route pour l’Euro 2013, pourrait assurer la transition avec une nouvelle génération si celle de l’Euro 2012 est sacrifiée. Dans le même ordre d’idée, Alain Boghossian, entraîneur adjoint de Domenech puis de Blanc, est une alternative. L’ancien Napolitain fréquente les Bleus depuis juillet 2008 et connaît parfaitement les caractères de chacun. Et donc qui écarter.
La solution étrangère Stefan Kovacs est à ce jour le seul sélectionneur étranger que compte l’équipe de France (1973-75). Nos entraîneurs ayant du mal à se faire respecter par certains de nos joueurs, la solution ne passe-t-elle pas par une autorité nouvelle ? Parmi les pointures disponibles, Fabio Capello peut faire figure d’autorité, lui le pieux italien très pointilleux sur l’éthique. Eric Gerets présente un profil également intéressant. Tiens, encore un entraîneur qui a eu un conflit avec Ben Arfa…
Mathieu Idiart (avec A.H.)