EDF : Les confessions de Deschamps sur la vie interne du groupe
La rédaction

Didier Deschamps se veut d’habitude assez discret sur ce qui se passe à l’intérieur de son groupe. Dans une interview croisée avec son homologue rugbyman, Philippe Saint-André, accordée au Dauphiné Libéré, Deschamps balance quelques anecdotes intéressantes.

Didier Deschamps n’est pas homme à transiger avec la vie de groupe. On l’a toujours vu lors de son parcours de joueur. Cela sautait aussi aux yeux comme entraîneur. Il n’y avait aucune raison que cela change comme sélectionneur. Deschamps le confirme pour le Dauphiné dans une interview à paraître demain : « Elles (Les règles de vie) sont là, elles resteront. Le respect des personnes quelles qu’elles soient, du staff, des partenaires, de la Fédération, des dirigeants. » Mais Didier Deschamps est aussi obligé de s’adapter. A cette génération de joueurs qui, en plus de leurs crampons, ne quittent plus désormais leur IPhone… Ce qui donne lieu à quelques scènes cocasses. « Après, il y a des trucs, ça me fait marrer ! On prend le temps de marquer, c’est mon adjoint qui fait ça, les horaires du jour au paperboard. Les mecs, ils prennent le paperboard en photo ! Pour se rappeler des horaires ! Bon, on n’avait pas les portables à l’époque. »

Les départs frustrants après les matchs Deschamps, qui a par ailleurs l’impression de devoir beaucoup plus derrière les joueurs qu’à l’époque – « tu dois les appeler, les réveiller et leur dire "il faut être là à telle heure" » - découvre la génération smartphone. Et hallucine. « Les portables, quand je les leur enlève, j’ai l’impression de leur enlever la vie. Quand lors des repas, tout le monde a fini de manger et s’est levé au bout de quinze minutes, tu te dis: "Ouh là, c’est pas bon signe". Mais quand tu vois qu’ils restent, qu’ils durent, que ça dure 45 minutes, qu’ils parlent d’un bout à l’autre de la table... » Autre découverte de sélectionneur, l’impossibilité d’échanger avec ses joueurs après les derniers matchs des rassemblements. Un moment visiblement frustrant… « C’est horrible. C’est une frustration en tant que sélectionneur, c’est horrible. Quand tu as été entraîneur (de club), que tu sais que tu as un après, que tu rentres en bus et que tu sais que tu peux débriefer. Là, après l’Espagne (1-1, le 16 octobre, ndlr), j’ai dû prendre trente secondes. Trente secondes. Après, ils vont sous la douche, moi j’ai mes obligations presse. Quand je rentre il n’y a plus personne. Les joueurs sont dans les avions. » Après l’exploit espagnol, on comprend que la tentation d’en discuter longtemps a été forte…