Presque une semaine après l’élimination des Bleus en quarts de finale de l’Euro, Laurent Blanc et Noël Le Graët ne se sont toujours pas mis d’accord sur la suite des opérations. Si la plupart des entraîneurs interrogés semblent favorables à la prolongation du contrat du sélectionneur, ils réclament en revanche du changement, notamment dans la gestion humaine.
L’avenir de Laurent Blanc reste toujours en suspens. Sera-t-il encore sur le banc de l’équipe de France, le 15 août au Havre pour le prochain match des Bleus contre l’Uruguay ? Mercredi, à la veille de son rendez-vous avec Noël Le Graët, le président de la FFF, la tendance était plutôt à un départ du sélectionneur. Elle semble avoir pris une tournure différente jeudi, au vu de la longueur du rendez-vous entre les deux hommes et du report de la décision. On discutait, semble-t-il, plutôt de prolongation que de rupture… « On va se reparler durant ce week-end, a indiqué Laurent Blanc en quittant le siège de la « Fédé ». Ces 48 heures de réflexion vont nous permettre, ou de rester sur ce qu’on a décidé de faire ou de faire évoluer la réflexion. » Selon RMC Sport, Laurent Blanc, toujours dans les petits papiers de Tottenham, réclamerait un nouveau contrat de quatre ans, alors que Noël Le Graët ne lui en proposerait que deux. Malgré ce point d’achoppement, on semble plus proche d’un accord pour une prolongation de contrat que d’une fin de collaboration. Un bon choix selon Alex Dupont, ancien entraîneur de Brest, fraîchement nommé à Ajaccio. « L’aventure mérite d’être continuée, juge-t-il dans Le 10 Sport du 28 juin. L’objectif sportif a été atteint. Il ne faut pas oublier que cette équipe est en reconstruction parce qu’après le Mondial sud-africain, le foot français était dans les abymes. La longévité n’est pas un handicap, au contraire. »
« Il ne sait pas ce qu’il veut »
Un avis partagé par Rolland Courbis, même si l’ancien coach de l’OM et Bordeaux, aujourd’hui consultant sur RMC, semble inquiet des tergiversations de Laurent Blanc. « Lui-même ne sait pas si c’est ce qu’il veut, fait remarquer Courbis dans Le 10 Sport. Mais pourquoi pas, il mérite de l’indulgence. Il découvre le métier de sélectionneur. Il ne peut aller qu’en s’améliorant et ce qu’il a vécu pendant deux ans et lors de l’Euro lui a fait prendre de l’expérience qui pourrait être utile en 2014. »« Au niveau du jeu, c’est cohérent de le prolonger, mais dans la gestion humaine, on a vu qu’il avait lui aussi des difficultés, note Eric Carrière (10 sélections, 5 buts), faisant référence aux comportements de Samir Nasri, Hatem Ben Arfa et Jérémy Ménez durant l’Euro. « Il a remis des choses en place, mais il faut surtout remettre les têtes en place avec des joueurs joyeux, qui prennent conscience de la chance qu’ils ont de faire ce métier et pas des mecs arrogants comme on a pu le voir », appuie Claude Le Roy, sélectionneur du Congo. Comme le souligne Eric Carrière, « après la défaite contre l’Espagne, la dynamique de ce groupe s’est cassée ». Une dynamique née avec la nomination de Laurent Blanc il y a deux ans au lendemain du désastre sud-africain et marquée par une série d’invincibilité de 23 matchs. Une dynamique définitivement cassée ? En prolongeant Laurent Blanc ou non, Noël Le Graët va trancher.
Gauthier Kuntzmann, avec Antoine Simonneau