Début juillet, lors de son intronisation, Didier Deschamps s’était montré intransigeant et prônait l’esprit de groupe. En dévoilant sa première liste, ce midi, le sélectionneur des Bleus a joint les paroles aux actes avec les non-sélections d’Hatem Ben Arfa et de Yann M’Vila.
Sa première sélection lue, joueur par joueur, ce midi au siège de la FFF, Didier Deschamps n’a pas attendu les premières questions des journalistes pour justifier l’un de ses principaux choix : l’absence de Yann M’Vila et Hatem Ben Arfa de sa liste de 23, pourtant non-sanctionnés par la commission de discipline de la FFF. « Concernant deux joueurs, Yann M’Vila et Hatem Ben Arfa, j’ai pris la décision de ne pas les sélectionner sur ce match-là. Elle me paraît logique et cohérente par rapport à ce que j’attends des joueurs dans leur attitude et dans leur comportement, a aussitôt expliqué le nouveau sélectionneur des Bleus. A eux de bien comprendre cette décision et à ceux qui sont sélectionnés et qui pourraient l’être dans les prochaines semaines et prochains mois de bien comprendre ce message aussi. »
Deschamps ne tolérera aucun écart Fin juillet, contrairement à Samir Nasri (3 matchs de suspension) et Jérémy Ménez (1 match), M’Vila et Ben Arfa, également convoqués devant la commission de discipline de la FFF pour leur comportement durant l’Euro, avaient seulement eu un rappel à l’ordre de la « 3F ». Mais Didier Deschamps en a décidé autrement, faisant le choix assumé de les sanctionner lui-même en ne les intégrant pas dans sa première liste pour affronter l’Uruguay mercredi (20h45). Par ce choix, l’ancien coach de l’OM adresse surtout un message fort aux deux joueurs et au reste de son groupe élargi de 50 éléments : il n’hésitera pas à se passer de joueurs qui, même s’ils sont performants, n’ont pas le comportement qui suit, et qui vont à l’encontre de l’intérêt du groupe.
Des paroles et des actes Des actes qui se joignent aux paroles prononcées lors de son intronisation il y a tout juste un mois, le 9 juillet. « Je ne suis pas là pour menacer, mais je suis quelqu’un d’exigeant. Je pense qu’on sera tous unanimes, les joueurs n’ont plus le droit à l’erreur. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas se permettre le moindre écart, expliquait un Didier Deschamps très ferme ce jour-là. Le cadre sera bien défini. J’ose espérer que tout le monde ira dans ce sens-là. Si j’estime à un moment qu’un joueur peut mettre en péril le groupe et va à l’encontre de cela, c’est ma fonction de sélectionneur, je n’hésiterais pas à prendre des sanctions sportives. » Un Didier Deschamps certes très bon communiquant, mais intransigeant. Pas besoin de chercher bien loin la première rupture avec Laurent Blanc, elle est là !