La Coupe du monde au Qatar marque l’aboutissement d’un projet de dix ans de l’état qatari dans le football, ouvert par le rachat du Paris Saint-Germain en 2011, révolutionnant le statut de la Ligue 1 sur l’échiquier international. Faut-il dès lors craindre pour l’investissement du Qatar à Paris après le Mondial ? Analyse.
Il apparaît clair que la Coupe du monde au Qatar constitue la dernière pierre mise à l’édifice du Qatar pour obtenir un statut et une respectabilité sur l’échiquier internationale par l’entremise du football, au-delà de la dimension économique du pays et de ses ressources en gaz naturel. En ce sens, cette Coupe du monde 2022 aura eu finalement une très grande influence sur l’évolution de la Ligue 1 car il apparait clair que le rachat du Paris Saint-Germain en 2011 a constitué la première étape de ce projet de dix ans.
Un projet de dix ans
L’arrivée du Qatar à Paris a indéniablement fait changer la Ligue 1 de dimension, à une époque où ses grandes équipes françaises bâtaient de l’aile après une décennie dominée par l’OL, qui a permis à la France de rester un acteur important au plus haut niveau européen. Cet investissement a permis d’amener les plus grands joueurs du monde à Paris, ce qui aurait été proprement impensable autrement. Aujourd’hui, si Neymar, Mbappe, Lionel Messi, Sergio Ramos, Donnarumma, etc évoluent sous les couleurs du Paris Saint-Germain, la Coupe du monde au Qatar n’y est certainement pas étrangère.
Le Qatar peut-il quitter le PSG désormais ?
Aujourd’hui, alors que la compétition va débuter se profile donc une nouvelle question : maintenant que le Qatar a touché au but en organisant sa Coupe du monde, quelle teneur prendra son investissement au Paris Saint-Germain ? Les Qataris vont-ils poursuivre leur projet à Paris, alors que depuis un an circulent régulièrement des bruits sur une possible mise en vente du club de la capitale ? Aujourd’hui, aucun signal dans l’investissement qatari ne permet d’anticiper sur un tel scénario. A l’inverse, les Qataris ont clairement émis un message inverse en prolongeant Kylian Mbappe jusqu’en juin 2025, après avoir faire signer Lionel Messi et prolonger Neymar l’année précédente. Si vraiment l’état-major de QSI avait programmé la fin de son investissement au PSG après la Coupe du monde, il n’aurait certainement pas validé de tels engagements. De même, un gros investissement a été lancé pour la construction d’un nouveau centre d’entraînement ultra-moderne à Poissy, à la frontière de la commune de Saint-Germain en Laye et à trois-quatre kilomètres du Camp des Loges. Là encore, le signal n’est pas celui d’un désengagement proche.
Tout démontre un engagement de long terme
Plus généralement, il apparaîtrait surprenant que le Qatar abandonne son ambition à Paris alors qu’il n’a toujours pas remporté la Ligue des champions. Cela marquerait un aveu d’échec difficilement compatible avec l’opération lancée par l’était qatari depuis dix ans avec le PSG. Tous les marqueurs semblent bien indiquer que le projet reste de très long terme et qu’il s’agit d’installer Paris durablement parmi les grands clubs européens. D’ailleurs, plusieurs indicateurs économiques démontrent aujourd’hui que la valorisation du PSG s’élève à plusieurs milliards d’euros aujourd’hui, ce qui de facto prouve qu’au final, le Qatar n’a pas investi à perte, bien au contraire. Rien qui n’incite donc la direction de QSI à stopper net tout engagement dans le club de la capitale.