Tour de France : Présentation de l’édition 2022
Alexandre Higounet

Le parcours de ce Tour de France 2022, concocté par Christian Prudhomme et son équipe ne laisse quasiment aucun temps mort, exploitant au maximum tous les éléments offerts par la géographie et la route pour créer du mouvement, entre des étapes de bordures, un mini Paris-Roubaix et l’utilisation optimale de la plupart des massifs montagneux. De quoi créer les conditions d’un Tour 2022 mémorable.

Comme souvent depuis l’arrivée aux commandes du Tour de France de Christian Prudhomme, les organisateurs ont veillé à dessiner un parcours limitant au maximum les longs temps morts. À l’heure du cyclisme moderne, qui prend date à l’orée des années 90, les étapes de plaine, mis à part certaines configurations (on le verra), n’ont plus réellement de sens sportif, si ce n’est lors du sprint, dont on sait qu’il arrivera à coup sûr. Pour le reste, l’échappée, qui part facilement dès le départ, n’a aucune chance d’aller au bout, le peloton la laissant en vie jusqu’à dix kilomètres de l’arrivée. Aucun intérêt sportif donc.

Limiter les étapes sans intérêt sportif

Depuis son arrivée comme patron du Tour de France, Christian Prudhomme a toujours eu conscience de cette problématique et c’est pourquoi il s’attelle régulièrement à trouver un maximum de circonstances pour obliger la course à se faire, en limitant au maximum les étapes de plaine trop prévisibles. Pour cela, le patron du Tour de France dispose de plusieurs cordes à son arc, entre l’exploitation beaucoup plus large des différents massifs intermédiaires qu’offre la géographie (entre le Massif Central et ses contreforts, les Vosges, le Jura, le Forez, les Alpes du Sud, etc…), l’utilisation du meilleur allié de la désorganisation cycliste, à savoir le vent (et donc de tous les endroits où des bordures sont susceptibles d’être créées) et une visite dans le Nord de la France avec ses fameux secteurs pavés…

Tous les éléments de la géographie sont utilisés au maximum

À l’occasion de cette édition 2022, Christian Prudhomme et son équipe ont décidé d’actionner au maximum ces trois leviers, sans oublier une exploitation très intelligente des deux massifs montagneux, Alpes et Pyrénées, ce qui fait que sur le papier, le parcours fait probablement partie des mieux construits de l’histoire moderne ! D’abord le parcours va utiliser au maximum le vent et la possibilité de bordures XXL, entre la terrible 2ème étape au Danemark Roskilde-Nyborg (202.5 km), la 4ème étape Dunkerque-Calais (171.5 km) voire l’étape 3 Vejle-Sonderborg (182 km). Ensuite, ASO actionne le levier pavé avec l’étape monstrueuse Lille-Arenberg (157 km), avec une moitié de Paris-Roubaix au programme… Au sortir de cette première semaine dantesque, les cartes auront été une première fois rebattues. Dans le même ordre d’idée, Prudhomme valorise une nouvelle fois les massifs intermédiaires au maximum, avec les Vosges lors de la 7ème étape Tomblaine-Planche des Belles filles (176,5 km), le Jura lors de la 8ème étape Dole-Lausanne (186,5 km), puis enfin les contreforts du Forez et du Massif Central lors de la 13ème étape Le Bourg d’Oisans-Saint-Etienne (193km) et de la 14ème Saint-Etienne-Mende (192.5km).

Le parcours du siècle !

Cerise sur le gâteau, les organisateurs ont concocté une traversée des Alpes dantesque avec pas moins de quatre étapes dont deux absolument terribles (11ème étape Albertville-Col du Granon et 12ème étape Briançon - L’Alpe d’Huez), puis des Pyrénées également valorisées, avec trois étapes sélectives (étape 16 - Carcassonne-Foix (178.5 km), étape 17 - Foix-Peyragudes (130 km), étape 18 Lourdes-Hautacam (143.5 km). Le menu s’annonce donc magique et si l’évolution de la course le permet, on pourrait assister à une édition mémorable.

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