Tour de France : Pas de miracle pour Pogacar
Arnaud De Kanel

Présent sur le Tour de France malgré une fracture du poignet pas complètement soignée, Tadej Pogacar était venu avec l'ambition de remporter une troisième Grande Boucle. Finalement trop juste physiquement, le Slovène a été battu par son rival Jonas Vingegaard. 

Il n'y a pas eu de miracle pour Tadej Pogacar. Remis de justesse après sa chute sur Liège-Bastogne-Liège où il s'était cassé le poignet, le Slovène tenait à tout prix à prendre le départ de ce Tour de France. Il avait entamé une véritable course contre-la-montre pour être prêt à temps mais ça n'a pas marché. Cette absence de plus d'un mois a freiné sa préparation et c'est sans doute ce qui a fait la différence avec Jonas Vingegaard

«Mes proches trouvaient déjà que je n'étais pas vraiment moi-même»

Son poignet ne le faisait plus souffrir mais son manque de préparation lié à sa chute ne lui a pas permis de reconquérir son trône. « Ma défaillance ? Je n'ai pas senti la chose venir. Lundi dernier (pendant la deuxième journée de repos), je me sentais bien mais mes proches trouvaient déjà que je n'étais pas vraiment moi-même. Quelque chose est arrivé et je ne sais pas encore exactement quoi. Ce n'est pas lié à ma blessure au poignet, c'est quelque chose d'autre. Sur les images, on voit bien que je suis tout blanc sur mon vélo. Mon corps a dit stop. Je n'avais déjà pas des super jambes sur le contre-la-montre (16e étape) mais jamais je n'aurais imaginé perdre autant de temps (1'38) sur Vingegaard. Ça a été assez dévastateur, pour être honnête. Dès le lendemain, je pensais pouvoir revenir dans le jeu mais au pied du col de la Loze, mon corps s'est éteint. Je ne saurais pas le décrire autrement. Je n'avais plus rien. La fin de l'étape a vraiment été horrible, de la pure souffrance, heureusement que Marc (Soler) est resté à mes côtés jusqu'au bout. Sans lui je ne serais sans doute plus sur le podium aujourd'hui. Je me suis vraiment battu contre moi-même ce jour-là. Le jour d'après (18e étape) a presque été plus difficile encore, même si c'était tout plat, car j'étais complètement », confie Tadej Pogacar dans les colonnes du journal L'Equipe. Le coureur du Team UAE-Emirates se satisfait tout de même de son résultat. 

«Je suis fier de ma deuxième place au général et de mon maillot blanc»

« Au vu des circonstances, je suis fier de ma deuxième place au général et de mon maillot blanc, qui m'a encore donné l'impression d'être un petit jeune du peloton (il aura 25 ans en septembre). J'espère le troquer contre le jaune l'an prochain mais ça ne va pas être facile si Jonas est encore là. Il a réussi un Tour phénoménal. Il est vraiment fait pour cette course. Il m'a particulièrement impressionné dans Marie Blanque, où il m'a fait craquer alors que c'est une ascension que j'adore, et sur le contre-la-montre où il s'est surpassé. Ces deux jours-là, il était intouchable », admet le double vainqueur du Tour de France. Tadej Pogacar retentera sa chance, avec une meilleure préparation, l'an prochain. 

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