Tour de France : Marion Rousse, la révolution
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Pour la deuxième édition du Tour de France Femmes, le succès est encore au rendez-vous et confirme donc l'essor du cyclisme féminin sous l'impulsion de Marion Rousse. Directrice de la Grande Boucle, celle qui est également consultante pour France Télévisions revient sur la montée en puissance de son sport, et évoque également ses ambitions pour le futur.

Paris-Roubaix femmes, le déclic

« On a su garder l’esprit Tour de France et toute la magie qui fait que c’est une course particulière. Les gens ont vraiment à l’esprit que le Tour dure quatre semaines : ils continuent à faire la fête », lance la patronne du Tour de France Femmes dans une interview accordée à l'AFP avant d'ajouter que « la deuxième année n’est pas la plus simple car il faut confirmer au-delà de l’effet de curiosité ». Ravie de la montée en puissance de son sport, Marion Rousse estime être arrivée « au bon moment. Le cyclisme féminin s’est bien reconstruit. Il y a eu un premier déclic avec la première édition de Paris-Roubaix femmes (en octobre 2021). Certains prédisaient une catastrophe avec des filles sur des pavés et sous la pluie. Et cela avait été une super course ». Néanmoins, elle sait pertinemment que le combat est loin d'être gagné.

Les ambitions de Marion Rousse pour le cyclisme féminin

« Les filles ont enfin la considération qu’elles méritent. C’est du haut niveau, ça va vite, il y a de la qualité », assure Marion Rousse tout en rappelant qu'elle est « consciente du combat qu’il reste à mener contre les préjugés. Il faut du temps pour cela ». D'ailleurs, la consultante France Télévisions ne manque pas non plus l'occasion pour pousser un petit coup de gueule face aux critiques concernant le nombre de chutes en début de Tour de France. Pour Marion Rousse, ce la n'a rien à voir avec une question de niveau. « C’est comme chez les hommes, ni plus ni moins. Le Tour est l’épreuve la plus importante de la saison. Une course nerveuse. Et le cyclisme reste un sport dangereux », assène-t-elle avant de reconnaître que l'évolution du cyclisme féminin passera également par un resserrement du niveau général. « Oui, il reste un écart entre les meilleures équipes et les plus petites formations. Mais déjà par rapport à l’an passé, on voit plus de profondeur. Il suffit de regarder ce début de Tour avec des vainqueures différentes et des scénarios de course variés. J’ai confiance : le niveau va se densifier avec la visibilité, l’arrivée de sponsors. On est sur la bonne voie vers un niveau plus homogène. Le cahier des charges du cyclisme féminin imposé par l’UCI nous fait progresser. La norme désormais c’est que les épreuves et les équipes aient leurs versions masculines et féminines », conclut Marion Rousse qui poursuit ainsi son combat pour le développement du cyclisme féminin. Un combat rondement mené et qui porte déjà ses fruits.

Articles liés