Tour de France : Combien de victoires françaises sur le Tour cette année ?
Alexandre Higounet

Si l’on effectue un tour d’horizon des chances réelles de victoires d’étape françaises sur le Tour de France, on ne dénombre pas moins de 18 coureurs tricolores répondant aux différents critères pour y parvenir. Dans ces conditions, il est raisonnablement permis d’espérer entre 3 et 6 victoires en fonction des circonstances de course. Analyse au cas par cas.

Cette année, le contingent français apparaît particulièrement solide à l’approche du Tour de France. Alors que la grande majorité des compositions d’équipe sont tombées, le cyclisme tricolore peut entretenir de très solides espoirs de victoires d’étape, et ce même s’il sera privé de deux Français sur trois chez Quick-Step, non retenus par la formation belge et qui auraient été susceptibles de lever les bras pendant le Tour, à savoir Rémi Cavagna, et surtout l’atout maître Julian Alaphilippe, qui a pourtant démontré lors du championnat de France, pour son retour à la compétition, qu’il avait déjà retrouvé un niveau très intéressant deux mois et demi après sa chute à Liège-Bastogne-Liège. Florian Sénéchal, fraîchement auréolé de son titre de champion de France, a lui été sélectionné in extremis du fait du forfait de Tim De Clercq, positif au covid, et il figure bien sûr parmi les vainqueurs d’étape potentiels.

Cosnefroy et Barguil, garanties à haut niveau

Lorsque l’on analyse les forces en présence, on ne dénombre pas loin d’une vingtaine de coureurs français ayant de réelles chances de victoire d’étape. Chez AG2R Citroën, ils sont au moins deux, avec le très solide Benoît Cosnefroy, qui a démontré à de multiples reprises qu’il avait le top niveau dans les jambes (2ème de l’Amstel Gold Race cette année, 2ème de la Flèche Wallonne en 2020), et son « petit frère » Aurélien Paret Peintre. Au sein de la formation Arkea-Samsic, on comptera avant tout sur Warren Barguil, déjà vainqueur à plusieurs reprises sur le Tour et qui a déjà levé les bras cette année au Grand Prix Miguel Indurain. Et ce d’autant plus que le coureur breton monte clairement en puissance en vue du Tour, comme le démontre son excellent championnat de France (4ème), après une très bonne campagne de classiques ardennaises (3ème à la Flèche Brabançonne, 9ème à la Flèche Wallonne et 15ème à Liège Bastogne Liège). Outre Barguil, Arkea peut espérer une bonne surprise avec Hugo Hofstetter, toujours placé cette saison et qui pourrait bien décrocher le graal en juillet si les planètes s’alignent.

Au moins quatre cartes maitresses chez Cofidis

Chez BB Hôtel KTM, les cartes apparaissent moins solides mais elles existent. On en dénombre au moins deux, avec Alexis Gougeard, la bête à rouler, une vraie machine, qui si elle retrouve sa forme de début de saison pourrait bien broyer une échappée lors d’une des étapes légèrement vallonnées, et avec Pierre Rolland, qui monte en puissance et qui, s’il retrouve la grande condition, sera en mesure d’aller triompher en montagne, comme il l’a déjà démontré sur le Tour ou sur le Giro. En l’état, Franck Bonnamour, intéressant l’an dernier, n’a pas apporté suffisamment de garanties sur son niveau de forme pour être un réel candidat à la victoire d’étape. Côté Cofidis, on dispose en revanche de plus de grosses cartes à jouer entre le sprinteur tout terrain Bryan Coquard, très convaincant cette année, le leader Guillaume Martin, le dynamique Victor Lafay, auteur de plusieurs podiums en World Tour cette saison (3ème d’une étape de Tirreno et 3ème d’une étape du Dauphiné) et vainqueur d’une étape sur le Giro l’an dernier, et enfin « l’équarisseur » Benjamin Thomas, véritable machine à rouler, impressionnant depuis le début de saison.

Le trio Gaudu-Pinot-Madouas chez Groupama FDJ, quatre options chez Total Energies… et Bardet !

Chez Groupama FDJ, on affiche évidemment deux très gros atouts pour des victoires en montagne, avec Thibaut Pinot et David Gaudu, qui à l’instar de Guillaume Martin, joueront les étapes en parallèle du classement général, sans oublier Valentin Madouas, étincelant au Tour des Flandres et qui a le niveau pour gagner en montagne ou sur les étapes vallonnées. Au sein de la Total Energies, on dispose également de plusieurs très belles cartes tricolores, avec le duo Vuillermoz-Burgaudeau, tous deux vainqueurs en World Tour cette saison (Paris-Nice pour Burgaudeau, Dauphiné Libéré pour Vuillermoz), Anthony Turgis, qui trouvera un terrain à sa convenance lors de la première semaine entre les bordures et les pavés, et enfin Pierre Latour, qui reste une carte maîtresse malgré sa coupure forcée en juin du fait de sa fracture du radius. Enfin, il ne faudra bien sûr pas oublier Romain Bardet, stratosphérique au Giro avant son abandon pour maux d’estomac et qui a prouvé qu’il savait gagner tout en jouant le podium au général.

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