Tour de France : Alaphilippe à l'origine d'une catastrophe ?
Arnaud De Kanel

En acceptant l'offre de la Tudor Pro Cycling, Julian Alaphilippe a quasiment validé un des deux derniers tickets pour le Tour de France 2025 à sa nouvelle équipe. A l'inverse, l'ancien double champion du monde met la formation TotalEnergies, qu'il a recalé, dans l'embarras. Jean-René Bernaudeau, patron emblématique de l'équipe française, devra redoubler d'effort pour convaincre ASO.

Après avoir passé l'intégralité de sa carrière chez les pros au sein de la Soudal Quick-Step, Julian Alaphilippe découvrira une nouvelle équipe la saison prochaine. En effet, le coureur français s'est engagé en faveur de la Tudor Pro Cycling. Cette signature devrait permettre à la formation suisse d'être invitée sur la prochaine édition du Tour de France. Ainsi, il ne reste plus qu'une place pour deux équipes : Uno-X et la Total Energies. Et la formation française de Jean-René Bernaudeau semble partir avec une longueur de retard puisqu'elle compte moins de points UCI que l'équipe norvégienne. Ainsi, sa présence sur le Tour est compromise et Alaphilippe n'y est pas étranger.

«La seule chose que je regrette, c’est la longueur des négociations»

« Le transfert raté d'Alaphilippe ? C’est la vie. La seule chose que je regrette, c’est la longueur des négociations. Car cela a duré vraiment longtemps. Je comprends, bien sûr, un refus mais j’aurais aimé le recevoir plus tôt. Ce n’est pas la même chose de le savoir en juin ou début août. Le timing nous a mis en difficulté et on s’est retrouvés avec plein de coureurs à qui on avait dit non car on espérait Julian. Et il a fallu recommencer plein de négociations », a déclaré le patron de la Total Energies dans un entretien accordé au Parisien. Il reconnait qu'une non-participation au Tour de France l'an prochain serait un véritable coup d'arrêt dans le développement de sa structure.

«Il faut qu’on soit sur le Tour»

« Je ne changerai jamais l’ADN de l’équipe. Donc c’est vrai que ne pas être invité sur le prochain Tour serait un très gros coup de frein. Bien sûr, on serait encore présents en 2026, mais il faudrait alors changer et réduire beaucoup de choses. ASO, l’organisateur, fait très bien les choses et a monté la plus grande pièce de théâtre du monde. Et il fait son casting. Nous, on sait jouer un beau rôle dans cette pièce. J’espère surtout que la fédération internationale fera son travail. Il y a sûrement des choses à regarder dans ce nouveau cyclisme. Et cela peut aller vite. J’en sais quelque chose : en 2013, j’ai été le seul manager dans toute l’histoire du cyclisme à être rétrogradé en pleine saison pour raisons budgétaires alors qu’on n’a jamais eu un retard de salaire… Donc que l’UCI fasse son travail. Et j’espère aussi qu’ASO ne nous oubliera pas. Car nous sommes dans le vrai au niveau des valeurs. Mais avoir raison après sa mort ne servirait à rien. Donc, il faut qu’on soit sur le Tour. Oui, c’est essentiel », a ajouté Jean-René Bernaudeau. Un cri du cœur du dirigeant français.