L’histoire des coureurs français dans le Tour de France est vraiment marquée par deux périodes bien distinctes, à savoir une première phase très victorieuse jusqu’à la fin des années 80, et une seconde depuis, qui s’apparente à une longue traversée du désert, avec aucune victoire tricolore au classement général final.
Les Français ont connu deux phases dans leur histoire au Tour de France. La première, jusqu’à la fin des année 80, est marquée par de nombreuses victoires finales, les coureurs tricolores remportant au moins entre 4 et 5 tours par décennie, que ce soit avec Louison Bobet, Jacques Anquetil, Bernard Thévenet, Bernard Hinault, Laurent Fignon ou d’autres vainqueurs ponctuels, à l’image de Jean Robic ou Roger Pingeon. La seconde, à partir des années 90, est marquée par une très longue disette. Plus aucun Français n’a remporté la grande boucle, et rares ont été ceux qui ont joué la victoire. On peut globalement en retenir trois : Richard Virenque, deuxième en 1997 derrière Jan Ulrich, et à qui il n’aura pas manqué grand-chose pour renverser la course lors de la dernière étape de montagne dans les Vosges, Thomas Voeckler, 4ème en 2011, qui conserva le maillot jaune jusqu’à trois jours de l’arrivée et qui aurait pu rêver de l’amener à Paris sans une erreur tactique dans la montée du Galibier pour la dernière étape de montagne, et enfin Thibaut Pinot, qui abandonna blessé à la cuisse dans les Alpes en 2019 alors qu’il était en course pour la victoire finale et qu’il avait démontré jusqu’alors qu’il était le plus fort de la course, allant jusqu’à dominer Egan Bernal dans les cols.
Quasiment aucun Français en situation de gagner aujourd’hui
Pour le reste, l’ère moderne s’apparente à une longue traversée du désert pour le cyclisme tricolore, qui certes a connu quelques belles places d’honneur, avec Jean-Christophe Péraud, Romain Bardet, Thibaut Pinot et autre David Gaudu, mais sans que ces coureurs ne soient alors réellement en situation d’espérer la gagne à Paris. Quand on compare aux résultats de Français jusqu’aux années 80, la différence est marquante. On peut bien sûr l’expliquer par la mondialisation du cyclisme, l’argument peut être entendu, mais il est difficile aussi de ne pas faire le lien avec l’arrivée d’un dopage plus lourd dans le cyclisme à partir du début des années 90, ainsi qu’avec la position beaucoup plus ferme des équipes françaises sur le sujet depuis le traumatisme de l’affaire Festina.