Auteur d'une première semaine très solide sur le Tour de France, Romain Bardet ne se fait toutefois guère d'illusions quant à ses chances de remporter la Grande Boucle, conscient que Primoz Roglic et Tadej Pogačar sont pour le moment intouchables en montagne.
Au moment d'entamer le Tour de France, tous les regards étaient tournés vers Thibaut Pinot, qui représentait alors les meilleures chances françaises pour le classement général. Malheureusement, le leader de la Groupama-FDJ a chuté dès la première étape et les séquelles se sont ressenties dès l'arrivée des premiers grands cols. Mais c'est finalement Romain Bardet, très discret jusque-là qui a émergé dans l'ombre. Le coureur d'AG2R La Mondiale ne devait même pas prendre le départ de la Grande Boucle, avant qu'il ne soit décalé à cause de la crise sanitaire. Très attendu lors de la précédente édition, Romain Bardet n'avait pas répondu présent. Mais alors qu'il ne s'était fixé aucun objectif précis cette année, il pointe à une prometteuse quatrième place à 30 secondes du Maillot Jaune, Primoz Roglic, après une semaine de course. De bon augure pour la fin du Tour de France, bien qu'il soit conscient de son niveau actuel.
«Pogacar et Roglic ont une jambe de plus que tout le monde en ce moment»
« Il faut être lucide, actuellement il y a des coureurs qui sont beaucoup plus forts que moi. À moi d'essayer de courir différemment. Là, Pogacar et Roglic ont une jambe de plus que tout le monde en ce moment. On verra si cette vérité se perpétue sur les deux semaines restantes. Pour l'instant le constat est là. C'était le cas l'an dernier ou il y a deux ans, il y avait des coureurs plus forts que moi. Il faut l'accepter, être réaliste sur son niveau et sur ce qu'on peut faire. Moi en tout cas j'aime lutter devant. Là ce n'est pas idéal parce que je suis passé de 11 à 30 secondes de la tête, et ça va être dur dans ma volonté de toucher le maillot jaune (...) Je suis sur la bonne voie pour ça. Il y a une génération de 20-22 ans qui arrive et casse déjà tout. Ça roule encore plus vite qu'avant, on bat tous les records de montées sur chaque col. Faut s'accrocher, croire en soi. Et laisser le temps faire mon jeu », assure Romain Bardet à L'Equipe.