Cyclisme - Tour : La stratégie des UAE ? Joao Almeida avertit...
Alexandre Higounet

Pour le prochain Tour de France, l’équipe UAE a décidé d’aligner une équipe avec quatre vainqueurs potentiels aux côtés de Tadej Pogacar (Ayuso, Joao Almeida, Adam Yates, Sivakov), visant une stratégie d’encerclement de Jonas Vingegaard. Mais cette option n’est pas sans risque, et Joao Almeida, l’un des leaders concernés, est le premier à le reconnaître...

Depuis l’annonce par l’équipe UAE de la composition retenue pour le prochain Tour de France, comprenant cinq vainqueurs potentiels (Pogacar, Ayuso, Joao Almeida, Adam Yates, Sivakov), le10sport.com analyse que l’état-major de l’équipe a dressé le constat que Tadej Pogacar n’était pas en mesure de vaincre Jonas Vingegaard en un contre un, a fortiori avec le Tour d’Italie dans les jambes, et qu’il était préférable de miser sur un leadership multiple, afin de multiplier la menace pour la Jumbo et à terme l’épuiser pour faire plier le champion danois.

« Aux directeurs sportifs de gérer le sujet »

Si une telle stratégie d’encerclement apparaît séduisante sur le papier, elle va nécessiter une gestion humaine particulièrement fine de la part du staff d’UAE, car pour qu’elle fonctionne, il va falloir que chacun des cinq leaders soit convaincu qu’il a une chance de voir toute la formation se mettre à son service s’il est situation de l’emporter au final ou s’il se retrouve avec le maillot jaune sur le dos, au point d’accepter à l’inverse de jouer la course d’équipe si les circonstances l’amènent à se sacrifier en faveur de l’un des autres prétendants. Car pour qu’un tel plan fonctionne, il faut que les cinq leaders de l’équipe soient déterminés à jouer le jeu collectif jusqu’au bout, y compris ceux que les circonstances de course n’amènent pas sur la plus haute marche.

« Nous pourrions avoir un problème »

A l’occasion d’un entretien accordé à globalcyclingnetwork.com, Joao Almeida, qui est monté sur le podium du Giro l’an dernier et qui peut prétendre à une victoire dans un Grand Tour, n’a pas éludé le sujet, bien au contraire : « Je pense que tant que nous sommes sur la même longueur d’onde, alors cela peut vraiment très bien fonctionner. Mais si l’un de nous ne reste pas dans le cadre, alors nous pourrions avoir un problème. C’est aux directeurs sportifs de gérer le sujet. De mon côté, je ferai mon travail. Je ne peux contrôler que ce que je fais, pas ce que font les autres ». Selon Joao Almeida, l’articulation juste devra donc être trouvée pour que cette formation à plusieurs têtes fonctionne. « Est-ce que cela déjà été discuté au sein de l’équipe ? Non. Mais ce n’est pas mon problème ! Je veux faire du mieux possible sur chaque course. Bien sûr, cela dépend aussi de mes coéquipiers, et si l’un d’eux est plus fort que moi, alors j’essaierai de l’aider aussi. Je veux être au sommet de ma forme pour le Tour, mais avec Tadej et les autres gars, nous verrons comment la course se passe et ce sera aussi un plaisir pour moi de juste les aider et de faire tout ce que je peux ».

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