A l’occasion d’un entretien accordé à cyclismactu.net, Cédric Vasseur, le patron de l’équipe Cofidis, est revenu en détail sur l’échec de la négociation pour prolonger Victor Lafay et son départ vers AG2R. Et livre au passage la raison première, selon lui, de sa victoire d’étape grandiose au Tour de France.
Lors d’un entretien à cyclismactu.net, Cédric Vasseur, le manager général de l’équipe Cofidis, est revenu sur le départ de Victor Lafay, qui a crevé l’écran lors des deux premières étapes du Tour de France, étant le seul à suivre le duo Pogacar-Vingegaard dans la dernière bosse de la première étape avant de remporter la deuxième.
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« Victor est un coureur qui a besoin d’une carotte en permanence »
Au sujet de la non-prolongation de Lafay et sa signature à AG2R, Cédric Vasseur a notamment confié sa conviction que l’incertitude entourant son avenir avant le Tour a constitué un moteur important pour son puncheur, aussi talentueux qu’irrégulier : « Je reste persuadé que d'avoir sélectionné Victor Lafay pour le Tour à la dernière minute, sans avoir contractualisé son avenir, c'est la clé de la réussite. C'était pareil quand il avait gagné sur le Giro, il avait une clause spéciale, s'il gagnait une étape son salaire n'étais plus le même. Victor est un coureur qui a besoin d'une carotte en permanence. On s'est dit « ok, si Victor gagne et qu'il signe dans une autre équipe, au moins il aura gagné avec le maillot de la Cofidis ». Si Victor avait signé avant sa victoire sur le Tour de France, il n'aurait probablement pas eu cette rage ».
« J’ai utilisé la méthode Lefévère ! »
Dans la foulée, le boss de l’équipe est revenu sur la négociation inaboutie qu’il a menée pour la prolongation du coureur : « On a toujours eu des discussions très constructives avec Victor et son entourage. Évidemment on a bataillé pour le garder au sein de notre équipe, mais pas de façon déraisonnée. On a vu dans la presse des chiffres de 1,5 million par an, on n'a jamais proposé ça, parce que la valeur de Victor aujourd'hui n'est pas de 1,5 million. Il ne faut pas tomber dans une sorte de déraison, on a aussi vu en fin de saison qu'il avait un petit peu de mal. On lui a proposé un projet, mais je pense que Victor avait envie de changer d'air, et ça je peux le comprendre. Le choix n'a pas été simple, puisque je pense que dans sa tête, avant le Tour de France, il avait tourné la page Cofidis, et puis il a vécu un Tour fantastique... Mais on s'est fixé une limite financière et c'est sans problème qu'on laisse un coureur partir. J'utilise la méthode Patrick Lefevere, quand il a un Elia Viviani au sommet de son art, il le vend à Cofidis et puis on voit ce que ça a donné chez nous, ce n'était pas terrible (rires) ». Espérons pour lui que Victor Lafay connaîtra une plus grande réussite chez AG2R que le sprinteur italien chez Cofidis.